Du virtuel bien réel
Elle tente dès cette époque l’aventure de la toile avec son ami de fac et aujourd’hui associé, Thibaut Meunier. « Nous avons fait la jonction de nos deux compétences, explique la jeune femme : la recherche et le marketing. Dès le départ, notre stratégie était très claire. Et à force d’implication, de travail, de temps et d’énergie, nous avons tenu le cap. » En 2000, leur projet de site 1000mercis.com voit le jour. Son objectif : collecter des informations auprès des particuliers afin de créer une base de données pour des partenaires commerciaux. Ainsi, grâce à sa première activité – la constitution de listes de cadeaux –, le site permet de savoir ce que les gens projettent d’acheter. Pionnière sur ce marché, la petite entreprise connaît une croissance rapide et durable. « Je ne me rendais pas du tout compte au début de ce qu’était le métier de chef d’entreprise, avoue dans un sourire cette infatigable femme d’action. Nous sommes très fiers d’être désormais rentables. » Aujourd’hui, ses clients prestigieux, tels que BNP Paribas, Expedia, TF1 ou SFR, lui accordent leur confiance. L’entreprise, cotée en Bourse, compte à ce jour une quarantaine d’employés, réalise plus de 3,5 millions d’euros de chiffre d’affaires par semestre et affiche 6 millions de visites. Des données d’autant vertigineuses que, pour Yseulys, cela n’est pas prêt de s’arrêter : « L’introduction en Bourse a permis d’accélérer encore notre croissance, en particulier à l’étranger. Nous sommes présents dans treize pays. À l’avenir, nous voulons devenir un grand opérateur pan-européen. »Une énergie sans limites
La réussite d’Yseulys Costes est remarquable dans le monde impitoyable du business-to-business sur internet, essentiellement masculin. Où a-t-elle puisé sa force ? En partie dans sa maternité, autre rôle à plein temps qu’elle joue auprès de sa petite fille de 8 ans, quasiment le même âge que 1000mercis.com. « J’aime tout faire et ne rien délaisser. Il faut savoir gérer son temps. Même si je ne dors pas beaucoup, je garde toujours de l’énergie pour mon travail et ma vie privée. C’est un métier où l’on donne beaucoup, mais, heureusement, on reçoit aussi. » De toute façon, pour la jeune maman, ce n’est pas particulièrement plus difficile pour une femme d’être chef d’entreprise. « Personnellement, je ne vois pas de différences. Peut-être que les femmes ont davantage peur de l’échec que les hommes, ou osent moins. Or les limites ne sont que celles que l’on s’impose à soi-même. Et puis on peut s’associer. C’est ce que j’ai fait, sinon je ne me serais pas lancée. » Et qu’est devenu son rêve d’être vendeuse de laine ? Il n’est pas loin, puisqu’elle est devenue tisseuse de données ! « Si je devais recommencer, je le referais sans hésiter. »YSEULYS EN 5 REPÈRES
• Sa couleur préférée : le rose.
• Plutôt ville ou campagne : plutôt Aveyronnaise.
• Une rencontre importante : celle de mon associé, Thibaut Meunier.
• Une ville préférée : Rodez.
• Un plaisir typiquement parisien : Chez Jean, 8 rue Saint-Lazare, à Paris.
Par Stéphane POCIDALO
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