Critique : Les Beaux gosses

Par Jango


Synopsis :
Hervé, 14 ans, est un ado moyen. Débordé par ses pulsions, ingrat physiquement et moyennement malin, il vit seul avec sa mère.
Au collège, il s'en sort à peu près, entouré par ses bons copains.
Sortir avec une fille, voilà qui mobilise toute sa pensée. Hélas, dans ce domaine, il accumule râteau sur râteau, sans toutefois se démonter.
Un jour, sans très bien comprendre comment, il se retrouve dans la situation de plaire à Aurore, l'une des plus jolies filles de sa classe.
Malgré des avances de plus en plus évidentes, Hervé, un peu nigaud, ne se rend compte de rien.
Quand enfin il en prend conscience, Aurore refuse de sortir avec lui. Puis, sans prévenir, elle se jette dans ses bras.
Enfin, il sort avec une fille !
Grand amateur de branlettes et de films X, Camel, son meilleur ami, convainc Hervé d'essayer de coucher avec sa copine.
Devant son copain, Hervé se vante de sa virilité, mais quand il est avec Aurore, c'est une autre affaire...

Critique :
Ne connaissant pas spécialement le travail en BD de Riad Sattouf (et c’est très certainement malheureux pour moi), je suis allé découvrir Les beaux gosses principalement suite au bouche à oreille extrêmement positif.
Dire que le film a été une claque serait très certainement un peu trop. Malgré tout, il s’agit là d’une véritable petite perle sur cet âge ingrat qu’est l’adolescence où les boutons, les appareils dentaires, les filles et la fausse désinvolture régissent notre quotidien.
Partant d’un scénario d’une évidente simplicité où deux potes de collège, ni beaux ni riches cherchent à mettre fin à leur condition de puceau, le jeune réalisateur dépeint un portrait humoristique mais toujours respectueux de ces ados que jadis nous étions.

Habillement dépourvu de marques temporelles comme les Ipod ou les mobiles, le film permet par l’intermédiaire de ces deux acteurs amateurs principaux de s’y projeter instantanément, et, à travers eux, de revivre parfois crument une certains quotidien que l’on aurait souvent préféré oublier.
Découpé en mini-séquences homogènes entre-elles, le film liste sans complexe et sans retenu les habitudes des ces jeunes de 15 ans, de « la branlette dans la chaussette » sur le catalogue de la Redoute à l’entraînement à embrasser devant la glace, des « râteaux » successifs aux premières soirées. Certains passages qui pourraient hors contexte paraître gras voire vulgaires (des roulages de pelles en (très) gros plan avec ce que cela comprend comme coup de langues et comme boutons d’acné) prennent ici tous leur sens et appuient ce grand portrait attendrissant de ce passage de nos vies.

Au réalisme quasi-documentaire à la fantaisie discrète typiquement bédéenne, Les beaux gosses est un miroir à notre propre jeunesse, période difficile tant par les changements qu’elle impose que par les premières confrontations avec le sexe opposé.
 
Chapeau bas aux comédiens qui livrent sans exception un jeu d’un incroyable naturel, une authenticité surprenante d’autant que certaines situations n’ont pas forcément dû être simples à jouer.
NB : Le film a été tourné à Rennes ce qui ajoute un facteur sympathie indéniable, Chewie et moi étant deux bretons pure souche