Pourquoi le prix du baril de pétrole augmente ?

Publié le 28 septembre 2008 par Najib Gadi
Comment le prix se négocie ?
Au NYMEX (New York Mercantile Exchange), qui est le marché new-yorkais du pétrole et des matières premières, on n’achète pas et on ne vend pas de pétrole physique. On achète et on vend des contrats à terme (quelques mois). Ainsi, chaque jour à la bourse de New York, il y a des offreurs et des demandeurs pour acheter des morceaux de papier. Aujourd’hui, les bourses du pétrole négocient environ 200 millions de barils par jour, plus que le double du pétrole réellement produit. Et seulement environ 5 % du pétrole négocié sur le NYMEX se traduit par une livraison physique, parce que les positions sont habituellement fermées avant que les contrats n'expirent.
Vendre du papier pour gagner des fortunes
Ainsi, au NYMEX on n’achète pas le pétrole mais on paie un certain montant pour pouvoir l’acheter à un prix donné et à une date donnée. Entretemps, le prix peut beaucoup augmenter. Aussitôt, le contrat (promesse d’achat à un prix donné), le bout de papier lui-même, prendrait beaucoup de valeur. Au MYMEX, ce sont ces contrats qui s’achètent et se vendent à des prix qui fluctuent selon les rumeurs et on y fait donc surtout de l’argent en vendant du papier.
Comprendre la spéculation
Un seul exemple :
Une seule déclaration de Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne (BCE) le jeudi 5 juin 2008 a fait grimper le prix du baril, en une seule journée à New York, de 129 à 139 dollars . 10 dollars de plus en une seule journée. C'était du jamais vu. Keynes avait appelé cela "le comportement moutonnier" des spéculateurs : tout le monde veut acheter en même temps en suivant des rumeurs sur le marché.
Les spéculateurs représentent environ 71% des échanges sur le NYMEX
Selon une enquête réalisée par des parlementaires américains et dont le Wall Street Journal a obtenu copie, les spéculateurs au NYMEX représentent environ 71% des échanges contre 37% en 2000. Ce sont de grands spéculateurs, des fonds de pensions gigantesques, qui ont pris le contrôle des transactions du marché. Ce sont des gens qui y vont de leurs milliards et qui ne veulent surtout pas perdre d’argent.
Que faire pour sortir de la crise ?
Il faut dire NON au capitalisme financier. Il faut qu'une majorité au sein de la classe politique s'oppose à ses pratiques. Le président Sarkozy avait promis récemment de faire des "propositions" pour "moraliser" le "capitalisme financier". Mais en même temps il veut appliquer le traité constitutionnel pour l'Europe ou Traité de Lisbonne qui offre au capital financier, dont les grands spéculateurs, les conditions de son emprise écrasante sur la société.
Des opérations esc@rgot sur le Web ?
L'idée est la suivante :
Un nombre très important d'internautes se connecte sur le site du NYMEX (et sur d'autres sites) presque en même temps. L'objectif étant de saturer leurs serveurs et le message est tout simplement : on en a marre de vos pratiques.
A suivre, peut être...
Voir aussi
http://monde-moderne.blogspot.com/2007/11/le-prix-du-ptrole-quand-les-spculateurs.html