Le clivage historique Gauche-droite, bien ancré dans les esprits de chacun, selon lequel la gauche laisserait filer les déficits tandis que la droite serait là pour remettre les compteurs à zéro a du plomb dans l'aile.
Jacques Chirac dont la présidence n'avait pas été un modèle d'orthodoxie budgétaire vient de se faire doubler sur sa gauche par Nicolas Sarkozy. Et sur ce dépassement, je dois dire que Sarkozy n'a pas mégoté.
Non seulement nous "roulons" actuellement avec un déficit supplémentaire d'environ 10 milliards d'euros par mois; c'est à n'en pas douter un espèce de crédit-revolving qui ne dit pas son nom. Mais en plus, le président ouvre en grand les vannes de la dépense publique avec un emprunt national dont personne ne veut. L'ampleur de celui-ci serait de 80 à 100 milliards d'euros.
100 milliards d'euros pour rallier mai 2012
Ce sont les socialistes qui ont vu le coup venir, il faut dire qu'il ne fallait pas spécialement être sorcier. Du coup, les pointures ont été de la partie ce week-end. Nous avons vu dans le désordre: François Hollande, Michel Sapin, Laurent Fabius et Pierre Moscovici prendre la parole à ce sujet.
C'est dire si le président veut se donner une marge de manoeuvre importante, il n'a pas encore décidé le montant ni sa destination. La seule chose que l'on peut regretter une fois cette décision prise, c'est que cet emprunt se soit fait sans concertation au niveau européen. Inutile de préciser qu'il y' aura donc beaucoup de gâchis et de double-emplois sur l'affectation de ces fonds. De toute façon, on ne donne pas à manger à un cochon qui n'a pas faim.
La fraude pyramidale consiste à rembourser les premiers créanciers "sortant" du dispositif avec l'argent frais des nouveaux venus. L'ampleur des déficits actuels risque de pénaliser les finances publiques pour au moins une dizaine d'année. Alors plutôt que de "freiner" dans la tourmente Sarkozy a décidé d'accélérer (comme d'habitude) espérant qu'une fois la crise passée, la reprise fasse rentrer des surplus budgétaire.
C'est assez classique comme raisonnement, de plus de tels ajustements ont été réalisé par le passé. Sauf que si j'ai bonne mémoire, cette crise est particulière. Et si les bonnes méthodes passées étaient désormais obsolètes ? Et si il n'y avait pas de reprises vigoureuse d'ici à 10 ans (une décennie comme le Japon en a connu dans les années 90...à cause d'une dette exorbitante) Et si Et si et si...
Les risques sont importants d'asphyxier les budgets de l'état à venir, avec des intérêts astronomiques. Et si nous vivions une transition geo-politique importante nous entrainant inexorablement (Etats-unis inclus) vers une précarisation complète de notre économie au profit des géants asiatiques en train de naïtre ?
Nous serions alors pieds et poings liés par nos erreurs du passé. Se tromper, c'est peut être l'art de projeter les méthodes du passé vers un avenir encore inconnu.
Et si nous devions nous contenter de ce qu'il va nous "rester" après la crise ?
Il est certain que les décisions concernant l'endettement de la france ne devraient pas être laissées aux mains d'une seule personne dont le seul but est de rallier 2012 sans encombres. Cela fausse forcément la perception de la réalité, que je me trompe.. ou pas dans ces quelques imprécations forcément douloureuses à entendre.