Evidemment, il n'y a pas de relation directe entre les deux informations. La venue de l'un n'a rien à voir avec la mise au chômage de l'autre. D'ailleurs l'un va fréquenter les terrains (le banc ?) de la fédérale 1, à Marseille, et l'autre les couloirs d'un pôle emploi parisien.
Seulement voilà, on ne peut pas s'empêcher de penser qu'il y a au moins un lien symbolique entre l'arrivée de Jonah Lomu dans le club de Marseille-Vitrolles et le fait que le contrat de Nicolas Jeanjan ne sera pas reconduit.
Le joueur du
Stade Français va rejoindre la cohorte des chômeurs du rugby
professionnel Français. Il ne sera d'ailleurs pas le seul. On cite
également le cas de Julien Brugnault, pilier de Dax qui connut les
honneurs, certes passagers, de la sélection nationale. Tout comme
l'ancien Toulousain, présenté en 2001 comme l'un des grands espoirs
du rugby tricolore.
Las, dans les deux cas, avoir revêtu la tunique frappée du coq n'a visiblement pas suffi à prémunir ces joueurs du risque de chômage.
Et pendant ce
temps, un joueur certes mythique, mais âgé de 34 ans, présenté
comme perdu pour le rugby il y quelques années et auteur d'un
come-back raté avec les Cardiff Blues il y a quelques mois, va
toucher un revenu sans doute confortable dans un club "amateur". Le
ballon, en revanche, pas sûr qu'il le touche très
souvent...
On a peine à croire que les deux destins, celui du Parisien et du Néo-Zélandais, ne soient pas les fruits amers de ce que le rugby professionnel a de moins attrayant. La course à la médiatisation et la recherche d'une retour sur investissement rapide sont deux des mamelles d'un système qui condamne les moins performants aux vaches maigres.
Ne nous voilons pas la face, il ne fallait pas être grand clerc pour prédire que le rugby allait charier son lot de chômeurs, avec le recours à la main d'oeuvre étrangère, moins onéreuse, et, surtout, le fait que les joueurs d'aujourd'hui ne savent pas faire autre chose que de manier un ballon ovale. Terminé, le temps du médecin qui raccroche les crampons et reprend le chemin de son cabinet, ou même du brave talonneur qui ouvre un café, grâce aux économies que l'amateurisme marron lui avait permis de mettre de côté.
Aujourd'hui, on est rugbyman - presque - à temps complet. Jusqu'au jour où on devient chômeur à plein temps...
On n'est pas naïf au point de croire à un âge d'or révolu, temps béni des Boni. Mais on aimerait se dire qu'un président de club pourrait peut-être accorder à un international de 28 ans, encore assez solide pour jouer, une place dans un effectif.
Et laisser
les stars vieillissantes goûter un repos bien
mérité...