Le chef d'état-major des armées, le général Jean-Louis Georgelin, a indiqué lundi qu'il envisageait une "réorganisation" de l'ensemble du dispositif militaire français en Afghanistan "à effectifs constants" sur l'ensemble de la zone.
"Mon idée est qu'au 1er novembre nous ayons réorganisé l'ensemble de nos moyens", a-t-il déclaré devant l'Association des journalistes de défense (AJD), laissant clairement entendre que ce "dispositif idéal" devait encore recevoir l'aval du président Nicolas Sarkozy, chef des armées.
"Pour le temps présent, nous n'augmenterons pas nos effectifs en Afghanistan : c'est une décision claire et ferme du président de la République", a-t-il cependant souligné.
Quelque 3.400 militaires français sont présents en Afghanistan, au Tadjikistan, au Kirghizstan et dans l'océan Indien, au titre de la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF), commandée par l'Otan, et de l'opération Enduring Freedom (OEF, Liberté immuable), placée sous commandement américain. Parmi ces soldats français, 2.800 sont engagés sur le sol afghan.
"L'idée" du général Georgelin serait que les effectifs français, présents dans le district de Surobi, à 70 km environ au nord de Kaboul, et dans la province de Kapisa (Est) "soient placés sous les ordres d'un général français dans une « task force » (unité opérationnelle, NDLR) unique".
Pour l'heure, le contingent de Surobi obéit aux ordres du commandement français de la "région capitale" (Kaboul et ses environs) mais celui déployé en Kapisa est placé sous le commandement américain de la région Est.
Le général Georgelin a par ailleurs indiqué qu'il souhaitait adjoindre à chacun de ces deux bataillons français une troisième compagnie (150 hommes environ) quitte à "amputer" les effectifs de la composante navale française d'Enduring freedom, déployée dans l'océan indien.
"Je considère que l'on est plus en sécurité lorsqu'on a trois pions dans sa main plutôt que deux", a-t-il fait valoir.
Interrogé sur les forces spéciales françaises qui ont quitté l'Afghanistan en janvier 2007, le général Georgelin a jugé "évident" que s'il pouvait adjoindre aussi un détachement de ces unités d'élite aux bataillons de Kapisa et Surobi, ce serait "un plus en matière de renseignement".
"Mais il me faut faire des choix" et ce n'est pas "l'objet pour le moment", a-t-il enchaîné.
"Je ne suis pas d'un optimisme béat mais je ne partage pas le pessimisme généralisé", a-t-il par ailleurs jugé, interrogé sur l'évolution de la situation militaire en Afghanistan.
"L'objectif doit bien être de transférer aux Afghans la sécurité" de leur pays, a-t-il affirmé, en estimant que "ce n'est pas suffisant" et qu'il fallait l'accompagner "de mesures de développement économique".
Avec ce transfert de responsabilité, selon lui, "on prend des risques, il faut du courage et il faut accepter l'échec mais il faut le faire".