Le conseil municipal a dû verser une subvention exceptionnelle de 775 000 € à la caisse des écoles. Les comptes avaient dérapé.
775 000 €. C’est la coquette subvention que le conseil municipal a votée hier soir pour renflouer la caisse des écoles. Cet organisme est chargé notamment de la gestion des cantines scolaires.
Le déficit actuel s’explique par un « effet de ciseaux » entre les dépenses et les recettes. Les premières augmentent, les secondes stagnent. Parmi les facteurs expliquant la hausse des dépenses figurent la mise en service d’une nouvelle cuisine centrale ; la flambée des prix des denrées alimentaires ; le choix de la ville de proposer aux enfants une nourriture « bio » plus saine mais aussi plus coûteuse.
23 % des repas gratuits
Les recettes, elles, n’augmentent pas. La hausse du prix d’achat des denrées alimentaires n’avait pas été intégrée au budget 2008. Elle n’a été compensée qu’à partir du 1er septembre par les financeurs. Cette augmentation du prix des denrées s’est traduite par une hausse de 5 % du prix d’achat des repas.
On constate aussi un nombre croissant de repas gratuits. Aujourd’hui, 23 % des repas servis à la cantine sont entièrement à la charge de la collectivité. Soit une hausse de 5 % par rapport à 2007. La réforme du quotient familial n’est pas étrangère à cette hausse des repas gratuite. Ainsi, sans doute, qu’une dégradation de la situation économique des familles.
La caisse des écoles dispose d’un budget de 4 millions d’euros par an. La contribution des usagers s’élève à 1,6 million d’euros. Depuis 2006, elle stagne. La ville a réévalué sa subvention et l’a portée à 1 million d’euros. Mais cela n’a pas suffi à redresser les comptes. « Nous sommes dans une situation de déséquilibre structurel », reconnaît Marc Sawicki, l’adjoint à l’éducation.Laurent Prunier, au nom de l’Union de la droite et du centre (opposition), se demande : « N’y a-t-il pas eu d’erreur de gestion ? »
Réduction du grammage
Ce n’est pas l’avis de Jean-Luc Polard, l’adjoint aux finances. Mais il admet que le déficit s’est creusé au fil des années « sans que l’on n’y prenne garde ». Et reconnaît qu’il va falloir trouver 265 000 € de ressources supplémentaires pour équilibrer les comptes dans les années à venir. Cela ne va pas être facile. « Les marges de manoeuvres de la caisse des écoles sont très étroites », indique Jean-Luc Polard.
Une première piste passe par une réduction des portions servies dans les cantines scolaires. En termes techniques, c’est ce que l’on appelle le « grammage ». Faut-il revoir ce grammage à la baisse ? N’y a-t-il pas un peu de gaspillage ? Les écoliers brestois pourraient bien avoir des assiettes un peu moins remplies à l’avenir.
Autre piste de réflexion, faut-il demander un effort supplémentaire aux usagers, c’est-à-dire aux familles ? Ou alors, est-ce au budget communal d’absorber le surcoût à travers une augmentation de la subvention d’équilibre versée par la ville ? Il s’agit là d’un choix éminemment politique. « Nous aurons sans doute un peu des trois solutions », indique Jean-Luc Polard.
Pas question, en tout cas, de revenir sur le choix d’une nourriture « bio ». Les aliments « bio » représentent déjà 20 % du volume d’achat global. Personne n’a l’air de s’en plaindre.
source: brest.maville.com