Je m'étonne parfois de certaines coincidences qui finalement n'en sont pas.
Alors que je termine la lecture de l'excellent "Faut-il lâcher prise" de Robert Scholtus (éditions Bayard, 2008), je suis témoin d'une conversation sur le thème de l'accompagnement des proches en fin de vie.
Deux personnes témoignent de la nécessité d'autoriser nos proches en fin de vie à "lâcher prise"; pourtant, nous avons tendance à leur transmettre le message contraire, de type "accroche-toi", qui les oblige à se maintenir parfois dans une grande souffrance.
Cette incitation à s'accrocher quelque soient les souffrances et la perte de dignité humaine ne seraient en fait que l'expression de notre égoisme, nous aimerions avoir encore ces personnes près de nous, indépendamment de leur souhait propre. Ce message, que nous voulons être un message d'amour, est finalement très contraignant et culpabilisant pour les personnes en fin de vie, qui se perçoivent comme source de chagrin et de douleur.
Les deux personnes qui échangeaient sur ce thème ont rapporté chacune une anecdote similaire : au lieu de tranmsettre ce message contraignant et culapbilisant du "continue à lutter, à te battre pour rester parmi nous", elles ont dit à des proches en fin de vie "Nous t'aimons, tu peux nous quitter tranquille, laisse-toi aller". Dans les deux cas, la personne est décédée quelques heures plus tard, se sentant probablement "autorisée" à quitter ses proches.
Cette conversation a joué le rôle de prise de conscience pour moi, je pense que finalement la vraie preuve d'amour, c'est d'autoriser les êtres aimés à ne pas lutter au-delà de leurs forces et à nous quitter sereinement.