L’argile, qu’elle soit verte, rose, blanche ou rouge, a de nombreuses propriétés thérapeutiques et cosmétiques. Ses applications sont variées et permettent de traiter beaucoup de petits problèmes de santé au quotidien, notamment digestifs et cutanés. En masque, en cataplasme ou par voie orale, découvrez ses bienfaits et ses utilisations!
Origine, composition et histoire de l’argile
L’argile est une roche sédimentaire hydrophile, formée à partir de débris d’autres roches usées par l’érosion du vent et de l’eau. Elle est riche en minéraux et oligo-éléments: silice, aluminium, magnésium, calcium, fer, phosphore, sodium, potassium, cuivre, zinc, sélénium, cobalt, manganèse… On devrait d’ailleurs plutôt parler des argiles, car il en existe de nombreuses variétés, dont la couleur (verte, blanche, rose, rouge, jaune, brune ou grise), la plasticité et les propriétés varient selon les minéraux qui la composent et selon la structure feuilletée ou fibreuse de ces minéraux. Parmi ces principaux minéraux, on trouve la kaolinite, la montmorillonite, l’illite, la halloysite, les vermiculites…
Les propriétés de l’argile sont connues depuis des millénaires: les Egyptiens l’utilisaient pour son action antiseptique dans le procédé de momification, les Romains et les Grecs y avaient recours pour soigner de nombreux maux. Plus proches de nous, au début du 20ème siècle, les pionniers de la naturopathie l’ont utilisée lors de l’épidémie de choléra asiatique, et pendant la première guerre mondiale, elle a permis aux armées d’échapper à la dysenterie. Elle est toujours très présente de nos jours dans la pharmacopée des médecines naturelles, mais aussi dans certains hôpitaux. L’usage de l’argile pour soigner est même une forme de médecine douce à part entière: l’argilothérapie. Les vétérinaires l’utilisent aussi pour les soins apportés aux animaux, notamment sur les traumatismes des jambes des chevaux. Côté bien-être et beauté, les SPA ont remis les masques d’argile et les bains argileux au goût du jour.
Propriétés principales de l’argile
L’argile est, d’une manière générale:
- Absorbante (elle retient l’eau et les gaz, donc elle est aussi désodorisante);
- Adsorbante (elle «capture» entre ses feuillets les impuretés, les toxiques, les molécules organiques, les médicaments);
- Antiseptique (elle inhibe la prolifération des germes pathogènes, tout en respectant les bactéries bénéfiques: son action est sélective);
- Cicatrisante;
- Hémostatique (elle arrête l’écoulement de sang);
- Décongestionnante (elle réduit les oedèmes);
- Sédative;
- Décontractante.
Utilisations de l’argile
L’argile verte est la plus utilisée en usage interne et en dermatologie, et ses applications thérapeutiques sont nombreuses. Elle est ainsi employée:
- Au niveau de l’état général, pour lutter contre les causes de certaines fatigues telles que la déminéralisation ou l’anémie, ou pour détoxifier l’organisme dans le cadre d’une cure;
- Au niveau digestif, pour soigner les troubles gastro-intestinaux, réguler le transit et guérir diarrhées et colites, protéger les muqueuses et soigner les ulcères, capter les toxiques et les gaz, décongestionner les hémorroïdes;
- Au niveau musculaire et articulaire, pour apaiser les douleurs rhumatismales, tendineuses ou traumatiques;
- Au niveau cutané, pour désinfecter et cicatriser les plaies, apaiser les brûlures, soigner panaris, acné, verrues et eczéma, purifier les abcès, ou lutter contre les effets secondaires de la radiothérapie.
En cosmétique, ses propriétés purifiantes et régulatrices (notamment sur la production de sébum) sont mises à profit pour assainir les peaux grasses et les cuirs chevelus gras ou irrités, pour nettoyer en profondeur, protéger et apaiser les épidermes irrités (sur les fesses des bébés par exemple, l’argile blanche fait merveille), stimuler la circulation sanguine, illuminer le teint et adoucir la peau. Les argiles blanches, roses ou rouges sont plus douces et généralement utilisées pour les peaux sèches ou réactives, l’argile verte étant réservée aux peaux normales ou grasses.
Mode d’emploi de l’argile
L’argile se présente sous plusieurs formes: pâtes prêtes à l’emploi, morceaux concassés, poudres, comprimés ou dragées.
Pour l’usage interne, on peut absorber de l’argile en suçant simplement un petit morceau, ou bien en poudre, mélangée à de l’eau. L’eau d’argile est la forme la mieux tolérée par l’organisme, notamment si vous n’en avez jamais consommé. Il suffit de diluer 1 cuillère à café de poudre d’argile dans un verre de 250 ml d’eau de source (peu minéralisée), de laisser reposer toute la nuit, puis de boire l’eau le lendemain matin, à jeun, en laissant le sédiment au fond du verre.
L’eau argileuse se prépare de la même façon, mais on mélange le sédiment à l’eau avant de boire. Ce mode de consommation est à privilégier si vous avez déjà un peu l’habitude de l’argile par voie interne et si vous la tolérez bien (mais à éviter si vous avez des problèmes de constipation).
En usage externe, l’argile s’applique en cataplasmes épais, en compresses (bandelettes ou linge imprégnés d’une pâte argileuse semi liquide), en badigeonnage, en masque (éventuellement mélangée à une huile végétale), en poudrage (argile surfine sur les plaies et les fesses des bébés), en bains de bouche ou du corps entier (avec de l’eau argileuse), en shampooing (pâte d’argile semi liquide à laisser poser 10 minute)…
Précautions d’utilisation et contre-indications
- L’argile est à usage unique: ne jamais réutiliser de l’argile usagée.
- Eviter de mettre en contact l’argile avec des objets métalliques ou en plastique.
- En usage interne, l’argile est à éviter en cas de hernie, d’occlusion intestinale, de constipation, d’hypertension, d’alimentation très riche en matières grasses ou de prise de médicaments.
- Enfin, ne pas appliquer deux cataplasmes en même temps, ni pendant la digestion.