Les spartiates (suite) - Guy Laroche Av. Montaigne

Publié le 29 juin 2009 par Paniervolant


Je sais que vous l'attendez avec impatience la suite de cette histoire, et je vous l'ai promise.
Alors je vous la raconte .......

C'était une période d'effervescence dans la maison de couture.


En effet, les dates de défilés pour le prêt-à-porter approchaient à vive allure, et j'étais en pleine mission de recherche d'accessoires pour la collection, plus particulièrement les chaussures.

Il s'agissait d'une collection printemps-été, et nous étions en saison inverse.
Il m'était donc pratiquement impossible de trouver ce que je recherchais. L'idéal pour cette collection aurait été de trouver des spartiates ou des sandales qui correspondaient tout à fait aux modèles du défilé.
Mais comment trouver des spartiates, alors que toutes les vitrines des magasins de chaussures présentaient des bottes et des cuissardes !!!

C'était une période, où les vacances d'une semaine au soleil n'existaient pas encore.
Tout le monde vivait au rythme des saisons, sauf les défilés de mode, qui exigeaient l'inverse, évidemment !!

J'avais beau arpenter tous les magasins de chaussures, grandes marques ou non, je m'arrachais les cheveux devant toutes ces chaussures hivernales !!!

J'étais démoralisée, et sur le point de rentrer, bredouille, lorsque je passais en fin de journée, dans la rue du Colisée, quand le miracle se produisit......

Cette rue était située près des Champs-Elysées, vous la connaissez certainement, là où se trouve la boutique Walt Disney qui fait l'angle avec cette rue et l'avenue des Champs Elysées que je traversais chaque matin, donc proche de l'avenue Montaigne, mais je n'y passais jamais.

J'étais là émerveillée, devant une vieille vitrine poussiéreuse, qui ne présentait pas les derniers modèles à la mode, n'y croyant plus vraiment,  mais mon intuition me dis que peut-être là je trouverais mon bonheur, ultime tentative désespérée .........................

L'espoir et la persévérance furent récompensés.
Je trouvais un vieux stock invendu de spartiates et sandales en cuir marron, pleines de poussière.
Je regardais les pointures allant du 37 au 41, et je décidais, sous l'oeil ahuri et heureux du commerçant d'acheter tout le stock, paiement en espèces, sans faire la moue !!
Il y en avait plus d'une vingtaine.

Pour enlever le côté désuet des chaussures, je trouvais une idée géniale : J'achetai des bombes de teinture pour le cuir, et j'eus la chance d'en trouver de
couleur or et argent.

 


De retour avenue Montaigne, toute guillerette,je passais par la boutique comme de coutume pour m'asperger de ce parfum nommé FIDGI.



Puis je m'imposais pour monopoliser le studio où j'étalai les chaussures sur une toile par terre, puis j'ouvris les fenêtres, avant de passer les chaussures à la bombe, soit or, soit argent.
Il était devenu impossible d'entrer dans le studio qui empestait la teinture pendant plus de 48 heures, l'air y était devenu irrespirable;
Peu importe, la mission était accomplie.

Je peux vous avouer que les spartiates en question eurent un succès fou sur le podium, et inutile de vous dire que l'été suivant, le tout Saint-Tropez, où je me trouvais, était chaussé de spartiates, soit or, soit argent, qui étaient devenues la grande tendance !!!!!!!!





Cet été en vacances, comme les deux précédents,
et après quelques décennies, je porterai des
spartiates argent mais également cuivre,
mais sans avoir recours à la bombe de teinture ...................