Les PME innovent, les grandes entreprises deviennent des supermarchés globaux

Publié le 29 juin 2009 par Entrepriseglobale

Benjamin Damien appartient sans doute à cette catégorie d’homme qui ne sachant pas choisir en deux options s’est engagé dans les deux simultanément. Nous voici donc avec un expert en biologie ET un expert en informatique. Cet arc à double corde est à la genèse de BioXpr, une société de traitement informatique de données issues des expérimentations en biotechnologie. L’entreprise, basée à Namur, dans le sud de la Belgique, occupe une dizaine de personnes et réalise un chiffre d’affaires de 700.00 euros.

Une TPE peut aujourd’hui s’adresser maintenant à une grande entreprise sans être regardée de (trop?) haut

On l’a compris, BioXpr est une PME à très haute valeur ajoutée. Voici quelques années, pourtant, la société namuroise trouvait porte close lorsqu’elle s’adressait aux grandes sociétés du secteur pharmaceutique, ses clients naturels. “

Cela, c’était il y quatre ou cinq ans. Depuis, les grands groupes pharmaceutiques (Pfizer, Merck, Roche, etc.) se sont heurtés à une crise de l’innovation. Faute d’avoir inventé suffisamment de nouveaux médicaments au cours de la dernière décennie, les brevets de leurs molécules stars tombent les uns après les autres dans le domaine public. Ils remplissent les poches des producteurs de médicaments génériques. Il fallait changer. Sortir du modèle clos. Repenser son métier et s’ouvrir à de nouveaux acteurs plus petit pour tirer notamment parti des vertus de l’innovation ouverte.

Depuis lors, les grandes entreprises ne regardent plus de haut les petits acteurs comme BioXpr. Au contraire, elles tentent de les séduire. “Mon métier est beaucoup plus facile aujourd’hui qu’il y a quatre ou cinq ans, opine Benjamin Damien. On constate plus d’ouverture”. Ces mêmes sociétés ont soif d’innovations et de nouvelles formes de partenariats.Nous quittons le modèle du médicament que l’on va vendre à des millions d’exemplaires pour aller vers un marché de niche. Ces niches représentent un marché beaucoup plus risqué. Les grands groupes vont préférer aller chercher ces médicaments en phase de développement dans des petites sociétés

Grandes entreprises deviennent des supermarchés qui vendent les produits inventés par les PME

Benjamin Damien voit désormais apparaître une polarisation du marché. D’une part, les PME prennent en charge  l’innovations et la prise de risque. La validation et la valorisation relèvera de la responsabilité des grands groupes. Ces derniers deviennent ainsi des sortent de “supermarchés”.

Tout cela sur base d’un marché totalement global. ” Le marché est dispersé dans le monde. Nous ne réfléchissons plus en termes de frontière. Si les meilleures personnes dans notre domaine sont au Japon, il faut les prendre au Japon”. Que l’on soit une PME de dix personnes, ou une multinationale de 100.000 employés. “Même en termes de billet d’avion, aujourd’hui, le prix est quasi identique que l’on aille à San Diego ou à Barcelone, ponctue Benjamin Damien. Je fais juste attention à mon empreinte écologique…

L’histoire se passe dans l’industrie des biotechnologie et de la santé. Mais cette ouverture aux petits acteurs et aux entrepreneurs vaut pour un nombre grandissant de secteurs dans l’économie du 21ème siècle.