Éric Caire
Course à la chefferie de l’ADQ
Réplique d’Éric Caire à la lettre d’opinion de Sébastien Proulx.
La lettre ouverte de mon ami Sébastien Proulx a suscité bien des discussions dans les rangs adéquistes, et ce n’est pas surprenant, car l’ADQ a toujours été un parti d’idées et de contenu. Cette lettre a le mérite de nous mettre en garde contre toute velléité extrémiste. Les positions extrêmes sont indésirables et, Dieu merci, n’ont pas d’avenir en politique québécoise.
Il me semble toutefois que le positionnement de centre-droit n’a rien d’extrémiste. D’ailleurs, ce positionnement fut officiellement adopté par l’ADQ en 2006, alors que Sébastien était conseiller de Mario Dumont.
Surtout, la lettre de Sébastien nous signifie qu’il est fondamental pour nous de rappeler à nos concitoyens que la gauche n’a pas le monopole du cœur et des bonnes intentions. L’ADQ est un véhicule politique qui porte des idées visant à améliorer le sort de nos concitoyens. Par exemple, nous travaillons en vue d’assurer une meilleure accessibilité à des soins de santé de meilleure qualité, et nous cherchons à centrer l’école sur les besoins des élèves afin d’améliorer la qualité des diplômes et le nombre des diplômés. L’ADQ, donc, est un parti progressiste, et nous devons en être fiers.
Là où nous nous démarquons des autres partis, toutefois, c’est dans les solutions que nous proposons afin d’atteindre ces objectifs. Nous croyons en l’initiative et la responsabilité individuelle. Nous croyons que les manières de faire de l’État doivent être plus flexibles et moins bureaucratiques. Nous pensons que la valeur des politiques publiques doit être mesurée à l’aune des résultats, et pas simplement sur la base des bonnes intentions. Nous croyons également que l’état actuel de l’endettement impose une réforme significative de tout notre système de financement, de fiscalité et de tarification. Il nous semble que dans bien des domaines, il est souhaitable qu’il y ait plus de concurrence dans la livraison des services, et ce, afin d’en améliorer la qualité et l’accessibilité. À cet égard, il nous paraît évident que le “modèle québécois” mérite, de bien des façons, d’être réformé.
On peut ajouter que de tout temps, les conseils généraux et congrès de l’ADQ ont servi au brassage des idées suivant les présentations qui ont été faites au fil des années par des gens comme Claude Castonguay, Marcel Boyer, Réjean Thomas, Pierre-Hugues Boisvenu, Pierre Fortin, Denise Verreault et plus récemment Michel Kelly-Gagnon et Paul Daniel Muller. Toutes ces personnes partagent avec l’ADQ la capacité de nommer les choses et de ne pas craindre les étiquettes que leur accoleraient les résistants au changement.
La démission récente de François Legault, à laquelle j’ajouterais celles de Joseph Facal et de Monique Jérôme-Forget, démontre bien que, tant au PQ qu’au PLQ, les réformateurs progressistes et lucides ne trouvent pas leur place. J’en veux aussi pour preuve la manière expéditive dont furent tablettés les rapports Montmarquette, Castonguay, Gagné, Fortin, Pronovost et Corbeil, qui proposaient tous des réformes visant à rendre plus efficaces les interventions de l’État québécois. Par “plus efficaces”, j’entends mieux à même de servir la population qu’elles sont censées servir, et ce, pour le long terme.
Pour assurer le bien-être présent et futur de tous nos concitoyens, et pour assurer l’équité intergénérationnelle, les Québécois ne peuvent se fier sur le PQ ou le PLQ. Voilà pourquoi existe l’ADQ : un parti résolument de centre droit, progressiste et lucide. Nous n’avons surtout pas à avoir honte ou être gênés de ce que nous sommes.