En effet, la lettre Q, ou son équivalent se prononcerait exactement comme le chiffre 9. Difficile de ne pas faire la relation, ni d'y constater un hommage intelligent. Et Murakami ne s'en cache pas : « J'ai longtemps voulu écrire un roman proche du livre futuriste d'Orwell », avoue-t-il.
Et à cela s'est ajoutée la catastrophe du métro : indigné encore aujourd'hui, Murakami reste cependant choqué par le destin de Yasuo Hayashi, qui est condamné à mort. Si cette peine est raisonnable en regard de la société japonaise et de la douleur des familles, il est fondamentalement opposé à son existence.
Pour 1Q84, tout est parti du sentiment de terreur de ces personnes soudainement condamnées à une mort certaine : il y raconte l'histoire d'un professeur qui rêve de devenir un romancier et d'une femme, Aomame, qui travaille dans une salle de sport. Leurs vies, racontées à ma 3e personne alternent les chapitres dans un entremêlement passionné, tout en passant en revue des espaces terribles.
Deux années de rédaction, pour parvenir à achever ce livre entamé à l'automne 2006, durant un séjour à Haïti. Alors que près de 1,5 million d'exemplaires se sont déjà écoulés au Japon - un record de vente - Murakami reste circonspect. « Ce qui compte n'est pas le nombre de titres vendus, mais la manière dont les lecteurs reçoivent le message de l'auteur. »
Que tout cela est fort joliment dit...
On attend toujours une date de sortie éventuelle chez Blefond...