Les élections au Liban et en Iran n'ont marqué aucun changement fondamental, à part en ce qui concerne l'espoir de changement.
Au Liban, le Hezbollah et sa coalition ont perdu les élections. La situation est analogue à celle d'avril 2008, notamment s'agissant de l'arsenal militaire du Hezbollah. Si le parti de Dieu n'obtient pas de minorité de blocage dans le futur gouvernement, toute atteinte à son armement sera de facto une déclaration de guerre. Il sera donc difficile de désarmer ce parti et les autres milices, libanaises ou palestiniennes, malgré la résolution 1559. Par ailleurs, la mort de Fathi Yakan, allié sunnite du Hezbollah grâce à son Front islamique des travailleurs, rend encore plus improbable (mais pas impossible) une réconciliation durable entre partis chiites et sunnites.
En Iran, la réélection du président Ahmadinejad montre le soutien d'une bonne partie du peuple iranien à sa politique. Les signes d'ouverture semblent être le fait d'une forte minorité urbaine et éduquée de la population. Malgré cela, cette élection est une claire légitimation de la politique intérieure et extérieure du président iranien.
Le discours du Caire prononcé par le président Obama ( français, autres langues) a un peu détendu les relations entre les pays musulmans (c'est l'inverse avec Israël) et les Etats-Unis mais cela semble totalement provisoire. Les causes du malaise subsistent et des "preuves d'amour" sont souvent nécessaires après les "déclarations d'amour".
En définitive, le monde chiite, contrairement à certaines espérances, n'a pas changé et il est aisé d'écrire que le Moyen-Orient devrait se rappeler à notre bon souvenir dans les prochaines semaines.