A l'angle de la rue Soufflot et du boulevard Saint Michel, j'ai passé trois heures samedi à photographier tous ceux qui avaient envie d'affirmer qu'il n'y a pas qu'une orientation sexuelle. Bisexuels, gays, lesbiennes, transsexuels, qu'ils soient pacsés, parents, politiques, camionneurs, amateurs de bières, cheminot, travestis... tous ceux qui avaient envie de défiler défilèrent devant une foule dense. Oui, des milliers de personnes regardaient. Comme au zoo, comme pour se dire pas moi, comme pour se dire c'est bien ce qu'ils font, entre étonnement et prise de conscience. Comme pour se dire peut être oserai-je sortir du placard la prochaine fois.
Mais sortir du placard n'est pas simple. Mon pote Jean-Luc Roméro a vécu une sortie de placard contre son grès, il y a quelques années. Sa mère l'a appri par la presse. Merci Act Up and co. C'est cela aussi la marche des fiertés, c'est beaucoup de politique, des passions, et comme partout des totalitaires. Des ayatollah de la bonne conscience, du bon comportement.
La partie n'est pas simple. Les plus jeunes vivent leur homosexualité comme une provocation à l'égard de tout ce qui représente le pouvoir : professeurs, flics, parents, etc... Mais, ils rangent leurs extravagances une fois à la recherche d'un premier job. Parce que c'est mal vu d'être pédé, gouine dans le monde professionnel. Pourtant il y en a aussi. Et même dans les très hautes sphères. Le dernier exemple est Frédéric Mitterrand, tout nouveau Ministre de la Culture.
Ainsi, comme dit l'autre, ce que chacun fait avec son cul le regarde. Et lui, elle, seulement. Tout le reste est de la morale populiste.
Ma photo symbole de cette Marche des fiertés :