Le secteur privé et la fonction publique offrent peu de perspectives professionnelles (crise oblige ressassée en boucle) aux jeunes diplômés ou pas (d'ailleurs).
Une innovation gouvernementale est d'ores et déjà en application pour le plus grand bonheur des sociétés. J'avoue n'avoir même pas envisagé un tel détournement, incrédule …
Un jeune homme de ma connaissance, brillant étudiant, me donne rendez-vous pour fêter son embauche quasi réalisée. Nous avions convenu d'arroser ça. Hélas, j'aperçois un visage dépité alors qu'il s'approche.
Le fameux contrat d'embauche est un mandat d'agent commercial dont la teneur me laisse pantoise, je lis, ébahie, l'intégralité du document.
Il est engagé, certes, mais sous le statut d'auto-entrepreneur, cette information ne lui avait pas été donnée lors des différents entretiens de pré-embauche.
Petite précision, il s'agit dans ce cas d'un réseau immobilier, l'embauché (sic) modèle attendra quatre jolis mois, date des premières commissions libérées pour manger (en roulant à ses frais) et surtout participera à hauteur de 8 % au remboursement du paiement de la franchise du gérant de l'Agence (des royalties dues à l'honneur de travailler pour ce groupe).
Évidemment, il ne signera pas.
Après information, auprès d'associations (dont l'objectif est d'apporter une aide aux jeunes dans leurs recherches d'emploi ), nous apprenons la mise en place expéditive de ce type de contrats, par nombre d'entreprises petites et moyennes du secteur privé. Ce procédé est particulièrement en vogue pour tous les métiers de commerciaux dans les domaines de l'assurance, des mutuelles et même de la banque privée.
Un tour de passe-passe pour organiser un peu plus de précarité, « Zéro charges » pour l'employeur vendu sous le sceau du mérite de l'employé.
Le discours gouvernemental vante la responsabilité citoyenne.
Les entreprises quant à elles se voient totalement dégagées de leurs obligations salariales.
L'avenir appartient à « ceux qui'se lèvent tôt ».
Le code du travail achève sa totale combustion.
Agathe
Pourquoi ai-je mis deux fois la même illustration ? Vous ne gagnerez rien en le devinant.