J’ai passé trois jours à me remettre (péniblement) du décès prématuré de Michael Jackson.
Car sans avoir été une fan absolue, ni même une admiratrice de base, je dois t’avouer, cher lecteur, que si on m’avait donné le choix et que j’avais pu, telle une déesse antique vautrée dans la luxure et l’indolence perpétuelle de l’Olympe, désigner de mon auguste doigt divin le premier Jackson condamné à franchir le Styx, il est plus que probable que mon inclination perverse et légèrement sadique m’aurait conduite à balancer n’importe lequel de ses huit frères et soeurs dans les flammes de l’Enfer artistique où brûleront un jour, à n’en pas douter, les Milli Vanilli, le pathétique Baltimora (un clavier Bontempi italien branché sur une cafetière moldave et samplé par un manchot andalou) ou encore Sabrina, chanteuse à la conversation limitée mais qui ne manquait pas d’arguments (musicienne avertie, spécialiste du pipeau à un trou).
Alors dans l’ordre, et en suivant une logique imparable, j’aurais commencé par Jermaine, à cause de son impardonnable duo avec Pia Zadora (coiffée pour l’occasion comme un balai à chiottes) dans une ambiance très "on se fait le souk de Marrakech en 2023 après Jésus-Christ sur ma Motobécane".
J’aurais sans doute ensuite envoyé un trente-tonnes lancé à pleine vitesse sur Latoya, pour l’ensemble de sa carrière musicale et ses pathétiques imitations de Jane Fonda dans une salle de sport miteuse du fin fond de l’Arkansas (leur seul point commun étant d’enfiler leur culotte par-dessus leur collant).
En guise de trou normand, j’aurais accidentellement lâché une bombinette à l’uranium enrichi sur Marlon Jackson, illustre inconnu même si frangin de qui tu sais, pour ses misérables déhanchements, dans une ambiance très "j’élève des pigeons voyageurs à Bagdad dans une maison trop grande dont je ne trouve pas la sortie".
Quant à Randy Jackson, rien que pour le punir de ressembler à Muriel Robin, je pense que j’aurais pris plaisir à le faire monter dans un Airbus A330 effectuant le trajet Rio-Paris.
Note le magnifique travail de rabotage nasal, typique de la famille Jackson (famille qui, côté pathologie mentale de groupe, n’a rien à envier à Leatherface et ses petits frères de Massacre à la tronçonneuse).
En conclusion, et avant de passer (enfin) à autre chose (il se prépare des choses plutôt intéressantes du côté de l’Amérique du Sud), je dirai que Dieu a tout de même un drôle de sens de l’humour:
Il décide de rappeler à lui Blanche-Neige en personne (qui, à tout le moins, savait chanter et danser comme pas grand-monde d’autre sur la planète), et néglige de nous débarrasser des huit nains artistiques de la famille, qui continuent, bon an mal an, à polluer les ondes et les écrans de télévision avec des sous-productions écrites par le petit-fils de Georgio Moroder et interprétées à deux doigts sur les synthétiseurs du Grand Bleu par la fanfare des pompiers de Tallahassee (Floride, USA).
Quelque chose m’échappe…