On les aime,on les adorent ,et bien ils sont de retour pour un troisième volet digne des dinosaures disparus!
Après avoir dérobé trois oeufs, Sid le paresseux se prend pour la mère naturelle de bébés dinosaures. Mais la vraie maman cherche à récupérer sa progéniture
Scrat, Manny, Ellie, Diego et Sid sont parachutés dans un monde préhistorique caché sous la glace. Un troisième volet où tout est affaire de famille
Un T-Rex gentil au cinéma? Ben voyons! Autant imaginer un requin faisant mumuse avec des surfeurs. C'est pourtant ce que les auteurs de «L'âge de glace 3» ont osé, tranchant avec l'image de la pure machine à dévorer normalement associée à la bestiole.
Précisons que le T-Rex en question est en fait une maman qui cherche à protéger et élever ses trois bébés dinos. De quoi encourager l'identification, et l'empathie, du public à l'égard de ce Tyrannosaure confronté à un problème finalement très humain. Un problème lié à la question de la famille, thème central de ce troisième épisode qui transporte Sid, Manny, Ellie, Diego et Scrat dans le monde des dinosaures.
Sous la glace, la préhistoire
Mais comment diable justifier que nos héros puissent entrer en contact avec des animaux préhistoriques censés être éteints depuis belle lurette? Un anachronisme évacué par une pirouette de scénaristes, les dinosaures vivant en fait dans un monde souterrain caché sous la glace. Un monde dévoilé par la maladresse de Sid le paresseux, désireux de devenir père depuis que Manny et Ellie, le couple de mammouths, attendent leur premier enfant. Tombé dans une grotte inconnue, Sid ramène avec lui trois oeufs, qu'il adopte comme sa propre progéniture. Et, lorsque trois bébés dinosaures en surgissent, l'apprenti papa se retrouve aux prises avec une maman T-Rex pas très heureuse que ses rejetons lui aient été ainsi empruntés.
Du coup, Diego - le tigre aux dents de sabre ici quelque peu vieillissant -, Manny et Ellie plongent dans le monde préhistorique afin de retrouver leur ami, aidés dans leur quête par une fouine givrée du nom de Buck. De son côté, Scrat croise une belle rongeuse tout autant intéressée par son insaisissable gland.
Un volet décevant
Moins burlesque et déjanté que le second volet, «L'âge de glace 3» déçoit. Souvent paresseux, les gags tombent régulièrement à plat, même si le personnage de Buck, clin d'oeil évident à «Pirates des Caraïbes», s'avère tout à fait délirant.
Les deux opossums, qui nous avaient tant fait rire dans le deuxième épisode, se révèlent ici assez inutiles. Tout comme Diego, dont la problématique (retrouver sa fougue de prédateur) apparaît en décalage avec le reste du récit. Et, même si l'ensemble se laisse regarder sans déplaisir, tout ça peine sérieusement à décoller, en dehors des interludes toujours aussi enlevés de Scrat.
Une thématique trop adulte
A force de vouloir trop s'adresser aux parents venus accompagner leurs gamins, «L'âge de glace 3» perd quelque peu de vue son esprit enfantin, symbolisé à lui seul par le personnage de Scrat. N'est-il pas un peu tôt pour s'adresser à nos chères têtes blondes comme s'il s'agissait déjà de potentiels papas et mamans?
Car, dans ce troisième volet, tout est affaire de famille, comme le démontrent deux sous-intrigues focalisées respectivement sur la naissance imminente du bébé de Manny et d'Ellie et sur les trois petits T-Rex, enjeu d'une guerre entre leur mère naturelle et Sid, chacun cherchant à les éduquer à leur manière.
Si l'on ajoute le fait que Scrat pourrait bien sacrifier son gland pour filer le parfait amour avec Scratine, expérimentant une vie de couple bien rangée, on voit que «L'âge de glace» semble en plein âge de maturité. Tout comme «Shrek 3», qui évoquait lui aussi la question de la paternité en montrant le fameux ogre vert paniqué à l'idée de se retrouver avec des gosses sur les bras.
Probablement frustrés de ne s'adresser qu'aux enfants, ces films d'animation intègrent désormais des problématiques d'adultes liées à la responsabilité et à la constitution d'un foyer. Mais est-ce vraiment ce que l'on attend d'eux?
Scrat, la vraie raison du succès de «L'âge de glace»
Qui dit «L'âge de glace» pense immédiatement à Scrat, l'écureuil hystérique courant après son insaisissable gland. A tel point que ce personnage hilarant, qui semble tout droit sorti d'un dessin animé de Tex Avery, mesure à lui seul la réussite d'un épisode de la saga.
Une parenthèse enchantée
Dans le premier volet, Scrat n'est encore qu'une parenthèse dans l'histoire principale. Sa quête malchanceuse et maladroite du Graal constitue autant d'intermèdes, comme des mini-courts-métrages censés apporter un peu de délire à un film nettement plus tempéré.
Devant le succès foudroyant du personnage, les créateurs de «L'âge de glace» décident de le mettre en avant dans le deuxième volet. Davantage présent à l'écran, Scrat provoque même l'incident déclencheur de l'histoire, puisque c'est lui qui brise la paroi glacée qui protège nos héros d'une immense nappe d'eau. Impliqué dans le récit principal, Scrat contamine d'ailleurs l'ensemble du film de son esprit déjanté. Géniale, cette suite adopte en effet un humour burlesque et un ton très proche de celui des péripéties vécues par l'écureuil.
Dans «L'âge de glace 3», Scrat est encore bien présent et vit sa propre histoire, comme un film dans le film. Confronté à une belle femelle écureuil, il succombe à l'amour et abandonne momentanément son gland tant convoité. C'est d'ailleurs lui qui sert de bande-annonce au film, s'affirmant comme la mascotte indissociable de la saga «Ice Age». Après avoir débuté comme une parenthèse, Scrat est devenu si important que c'est maintenant le film lui-même qui apparaît comme une parenthèse dans ses aventures.