Par Bernard Vassor
Seul portrait photographique de la mère Tanguy (archives privées) Julien Tanguy est né le 29 juin 1825 à Plédran (Côtes du Nord) au lieu-dit "La Touche Jaguay", mort à Paris le 6 février 1894 à Paris dans son échoppe du 9 rue Clauzel. Il a été inhumé dans une "tranchée gratuite" du cimetière de Saint-Ouen, annexe du cimetière Montmartre. Vivant dans la plus grande pauvreté, il avait dans sa boutique des trésors inestimables, dont des van Gogh et des Cézanne..... Octave Mirbeau organisa une vente après son décès au profit de sa veuve. Le résultat fut dérisoire, les toiles de Gauguin ne dépassant pas les 100 francs, des Jongkind, des Sisley, des Pissarro et les Cézannes furent bradés. Les marchands, selon une lettre de la mère Tanguy, s'étant entendus entre eux pour les acheter au plus bas prix. Jusque dans la mort le père Tanguy aura subi les méfaits d'une société qu'il détestait.Description de la « nature morte » prêtée par le fils Paul Gachet en 1951 au Louvres :
Cadre avec crêpons japonais ayant appartenu à Vincent montés par Gachet fils,qui les tenait de Théo, sur un fond doré orné d’une inscription en japonais qui signifie qu’ils se trouvaient dans la chambre de Vincent à AUVERS en 1890.
Affiche 3 couleurs du tambourin rue de Richelieu par Chéret ( OD32)3 tubes tasset et Tanguy(OD31) palette pour Melle Gachet au piano
Un verre déjà utilisé par Cézane un vase en grés japonais : nature morte, Roses et Anémones
Bambous taillés utlisés par Vinc.
Un tambourin de chez Agostina signé H.TODE 1886
Le livre est : La Fille Elisa.
Le Japon Artistique de Bing.
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Après le départ de Vincent pour Arles, le père Tanguy recueillit chez lui "la Ségatori". Elle avait fait faillite et se retrouvait de ce fait dans la plus grande détresse, après avoir fait une fausse-couche, si l'on en croit une lettre de Vincent à son frère Théo.
On ose à peine imaginer la réaction de la femme du père Tanguy surnommée Xanthippe par le peintre à l'oreille coupée !!!