1. Les miracles de Notre-Seigneur et Sauveur Jésus-Christ font des impressions, mais des impressions bien
diverses, sur tous ceux qui en entendent le récit et qui y ajoutent foi. Les uns s'étonnent de ces prodiges corporels, mais sans y voir rien de plus grand; d'autres, au contraire, contemplent
avec plus d'admiration encore dans les âmes les merveilles qu'ils voient se produire dans les corps. Le Seigneur ne dit-il pas lui-même «De même que le Père réveille les morts et leur rend la
vie; ainsi le Fils donne la vie à qui il veut (Jn 5,21)?» Ce n'est pas que le Fils ressuscite des morts que ne ressuscite point le Père; le Père et le Fils ressuscitent les mêmes puisque
le Père fait tout par le fils; mais c'est pour le Chrétien une preuve indubitable qu'aujourd'hui encore il ressuscite des morts. Mais, hélas! si chacun à des yeux pour voir des morts ressusciter
à la manière dont est ressuscité le fils de la veuve dont il vient d'être question dans l'Evangile, il n'y a pour voir les résurrections du tueur que ceux dont le coeur est ressuscité déjà. Il
est plus grand de ressusciter pour vivre toujours, que de ressusciter pour mourir de nouveau.