Amerrika
Réalisation de Cherien Dabis
Avec Nisreen Faour (Mouna), Melkar Muallem (Fadi), Hiam Abbas (Raghda Halaby), Alia Shawkat (Salma), Yssef Abu Warda (Nabeel), Joseph Ziegler (Mr Novatski)...
(Amreeka) États-Unis-Canada-Koweit
Prix FIPRESCI (Fédération internationale de la presse cinématographique) à Cannes 2009 - Quinzaine des réalisateurs
synopsis
Mouna, divorcée et mère d'un adolescent, est une femme palestinienne enthousiaste et optimiste. Au coeur des territoires occupés, le quotidien est pourtant éprouvant et l'horizon morose.
Et puis un jour, quitter cette vie et aller travailler aux Etats-Unis devient possible : étrangère en son pays, Mouna peut bien l'être ailleurs. Elle part alors avec son fils Fadi rejoindre sa soeur installée depuis 15 ans au fin fond de l'Illinois.
Après le réconfort des retrouvailles, Mouna et Fadi vont devoir trouver leur place dans cette "Amreeka" tant rêvée. Mais les Etats-Unis, partis en guerre contre le "diable" Saddam, ont une bien étrange conception de l'hospitalité. Il en faudra davantage pour freiner Mouna dans sa quête d'une vie meilleure ...
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Amerrika
L’exil. Quitter les territoires palestiniens, son chez soi, sa patrie qui n’est pas encore officiellement une. Las des allers-retours quotidien entre Palestine et Israël, las de longer ce mur (de honte..) , las de subir les files d’attente au check-point et d’encaisser bien trop souvent les vexations de trop jeunes soldats de Tsahal . Sans cesse jongler avec un horaire aléatoire, récupérer son fils au lycée avant de rentrer, ce dernier encaisse de plus en plus mal en grandissant la suffisance et répond du haut de sa jeunesse..Et comment ne serrait elle pas bouillante.
Tout cela Mouna (Nisreen Faour) le sent, ce fils que vaillamment elle élève seule. Aussi quand l’occasion inespérée de quitter la Palestine pour le territoire américain, là où vit sa sœur, en Illinois se présente, c’est presque un peu la mort dans l’âme qu’elle se décide au départ, le leitmotiv principal, l’avenir de son fils, les études qu’il pourra suivre. .bref le rêve américain contre le ghetto Palestinien !
Sur le sol US, alors que subsiste encore les visions cauchemardesques du onze septembre et que les troupes américaines s’installe en Irak l’ambiance, l’accueil sera délicat. Au point de faire douter le jeune Fadi (Melkar Muallem) tandis que sa mère plus que jamais combattive, connaitra le reve américain au guichet d’un fast-food. Mais c’est sa nature, imposante, déterminée, protectrice qui aura le dessus. A l’image des premiers exilés arrivés sur ces terres, elle s’aura y trouver sa place.
Ce film oscille toujours entre une légère gravité, il ne sous-estime aucun cas les problèmes existants, racisme ordinaire et choc des cultures, et un ton proche de la comédie ainsi de l’apprentissage du service à « l’occidentale » en fast food !
Du portrait d’une famille typiquement américaine de souche orientale se désagrégeant peu à peu face au choc des événements internationaux et la farouche énergie de sa sœur fraichement débarquée, Cherien Dabis réalise un film efficace et tendre. Nous ne sommes pas sans songer, notamment face au personnage bienveillant qu’est le directeur du lycée, au film The Visitor.
Règne ici la même bienveillance et une actrice généreuse qui vous noie dans son sourire !
Excessif.Com "...Ainsi, Amerrika s'impose comme le complément optimiste idéal à The Visitor, tout en creusant des thèmes chers aux Enfants de l'exil. Par la même, il s'inscrit dans la lignée de ces films silencieusement politiques dont la force repose sur la puissance de leurs situations et sur l'intelligence de leur traitement. Ici, la comédie nourrit le propos, sans jamais l'appuyer et pourtant, on en ressort tout autant marqué que si l'abord avait été documentaire..."
CritiKat.Com "..Cherien Dabis trouve un ton qui semble le bon pour ce sujet casse-gueule et compose un film aussi anecdotique que fréquentable et attachant..."
Evene.Fr "..En choisissant de rester dans ce ton doux et fragile qu'est celui de la comédie dramatique, Cherien Dabis emmène son film au-delà de la stricte dénonciation morale et politique. Elle imprime à son film une enveloppe éminemment optimiste. Et, à la fin de l'envoi, elle touche..."