Paru le 2009-06-28 17:54:00
Deux équipes de chercheurs français et roumains ont décidé d'associer leurs compétences dans le cadre d'une étude visant à étudier l'impact des cultures sur le travail de pollinisation des abeilles. Ils espéraient également comprendre en partie pourquoi ces insectes sont de moins en moins nombreux.
A l’heure où la quantité d’abeilles diminue fortement, des chercheurs européens ont tenté de trouver une explication à ce phénomène. La coopération entre des scientifiques français et roumains a ainsi été l’occasion d’unir les compétences de ces deux pays pour obtenir une étude plus précise.
En effet, les outils de la Roumanie, alliés aux équipes françaises ont permis de mesurer l’impact de l’agriculture sur les pollinisateurs. Animé par le Dr. Cristina Mateescu, spécialiste en apiculture et en biochimie des produits de la ruche, le programme s’est déroulé simultanément dans les deux pays.
En Roumanie, l’organisme en charge de l’étude est spécialisé dans l’analyse des produits de la ruche, spécialité qu’il met au service des apiculteurs, mais aussi de la médecine. En France, l’Inra s’attache pour sa part à évaluer les conséquences des cultures sur la vie des abeilles.
Ils ont ainsi déterminé que les végétaux crucifères et les maïs ont une influence considérable sur la pollinisation. Si la culture de moutarde et de colza se ressent sur les acides gras insaturés, les coquelicots et cornouillers sont extrêmement bénéfiques en terme de quantité et de qualité des pollens rapportés à la ruche.
Au contraire, lorsque la quantité d’abeilles atteint son maximum, elles se tournent vers les pollens de maïs, pauvres en protéines et lipides. Elles ne ramènent alors à la ruche qu’un pollen de faible qualité ce qui, à long terme, pourrait avoir des conséquences sur la survie des colonies.
Les conclusions que ces scientifiques ont tiré de leurs études pourront être utiles dans le cadre des plans de transhumance apicole. Elles serviront aussi à la mise en place de jachères florales, établies à partir des mesures agro-environnementales effectuées. Des espèces végétales dont les teneurs en lipides et protéines sont favorables à la production d’un pollen riche devraient ainsi être cultivées en priorité. Ces résultats seront enfin exploités dans les recherches qui visent à expliquer la réduction conséquente du nombre d’abeilles en Europe.