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Mettre un bémol à un bémo.

Publié le 28 juin 2009 par Wilverge

Mettre un bémol à un bémo.

Lembogan

Bali, Indonésie


En débarquant à l'aéroport de Denpasar sur l'île de Bali en Indonésie, le choc à été aussi brutal qu'un coup de pied dans les valseuses. L'art de la négociation et l'obstinage est de retour plus que jamais.Après nos quelques mois entre le Brésil, l'Uruguay, le Chili et l'Argentine, nous n'y étions plus habitués.

Ça commence en force car il faut se trouver un transport jusqu'à Kuta, notre première destination, là où tout le monde va et où je n'irai plus jamais.

Ici, en Indonésie, on retrouve les « bémos », ni plus ni moins qu'une vannette un peu déwrenchée qui fait office de taxi, sans le compteur, et dont le chauffeur n'a pas l'intention de mettre un bémol sur ses prix.Il y a aussi les taxis, avec compteur, qui se font beaucoup plus rares et discrets, mais qui valent la peine d'être dénichés, ne serait-ce que pour éviter de donner son argent aux « bémos ».

Pourquoi je vous parle de ça ?

Le point est que les chauffeurs de « bémos » que j'ai eu la malchance de croiser jusqu'à maintenant sont de beaux escrocs comme tous les autres commerçants qui font affaire directement avec le touriste.C'est franchement pathétique.

Il faut s'armer de patience et de détermination à chaque mouvement de voyage.Passer d'une ville à une autre devient une mission épuisante.Acheter une bouteille d'eau est périlleux.Un fruit sur le bord de la rue revient plus cher qu'à Québec.Chaque geste et chaque transaction, chaque fois qu'un vendeur veut nous voler, chaque fois, on se détache un peu plus du pays que nous voulions découvrir les yeux grands ouverts.

Un exemple ?

On va au port pour prendre un ferry public au prix fixe : 31000 rupiahs, imprimé en noir et blanc sur le ticket.Je demande à un gars de nous indiquer où est le bureau pour acheter le billet.Il nous amène évidemment à sa propre agence et essaie de nous vendre un package inutile et trop cher car le bateau part dans 5 minutes – bien entendu - histoire de nous mettre de la pression.On se rend finalement à quelques pas du quai, où un gars essaie de nous vendre le billet 40 000 et le ferry lève l'ancre dans 40 minutes.On trouve finalement le bureau officiel et nous réussissons à acheter le billet au prix indiqué dessus.Le bateau part 1h10 en retard.Deux Montréalaises se sont fait vendre le même trajet et un transport en bémo sur vingt kilomètres pour 250 000 rupiahs, bonjour la crosse.

Des anecdotes comme celle-là, je pourrais vous en écrire jusqu'à demain matin.Mais, j'ai envie que vous ayez le goût de voyager, alors je vais vous raconter une petite histoire.

Mettre un bémol à un bémo.

Un matin, sur l'île de Lembogan au large de Bali, on a nagé avec les plus grandes raies du Monde : les Mantas.Dans l'obscurité d'une eau agitée au bord d'une falaise sous l'ombre des grands rochers, apparaissent sporadiquement des créatures de 3 à 5 mètres d'envergure qui ne connaissent pas la gravité.Nad et CJ vous diraient que la première fait peur, mais qu'au final, on s'attache à ces animaux si élégants.

Mettre un bémol à un bémo.

Un midi, on a fait du snorkle dans des eaux turquoises et limpides.Se laissant flotter au-dessus d’un monde complètement différent.Des poissons aux couleurs et aux motifs dignes du meilleur trip de drogue.Du poisson-ange, à l’étoile de mer jusqu’aux petits longs jaunes avec la face de crocodile, si ce n'était de l'inconfort d'un tuba, j'y serais encore.

Mettre un bémol à un bémo.

Un après-midi, on a construit un cerf-volant en forme de manta avec un sac de poubelle, de la soie dentaire et des languettes de bambou.Les locaux ont bien ri n'ayant confiance que l’étranger puisse bâtir quelque chose de ses propres mains.Nous avons joint l’escadron déjà en vol.

Mettre un bémol à un bémo.

Un soir, nous avons observé le retour des cultivateurs d'algues qui puent au couché du soleil.Un moment magique sur toutes les côtes du Monde où les gens prennent le temps de parler ensemble, de faire des courses de bouchons, de relaxer et d'observer ce spectacle gratuit que nous offre la nature quotidiennement.

Mettre un bémol à un bémo.

C'est aussi ça, l'Indonésie.Cinq jours sont écoulés et nous avons déjà tant à raconter et tellement de questions.À commencer par une qui me trotte dans la tête depuis tout à l'heure : pourquoi le gars pisse sur le mur quand il y a deux urinoirs libres et fonctionnels avec le petit sent-bon en prime directement à côté de lui ?

Sur ce, on se reparle bientôt.

-Will


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