Le monde traverse une crise économique grave qui commence à reléguer, malgré un sursaut électoral, au second plan une crise écologique de première ampleur.
Des pansements réguliers et profitables à l'humanité sont prodigués par de nombreuses ONG et une multitude d'associations. Ces pansements sont nécessaires et importants pour ceux qui les reçoivent et il n'est pas question de minimiser l'action de ceux qui s'impliquent pour rendre la vie plus supportable dans de nombreux endroits de la planète et/ou pour essayer d'enrayer la chute...
Mais il semble évident que ces actions, malgré leur importance, ont une portée limitée. Il est nécessaire d'y adjoindre une écologie politique de niveau local et global.
Cette écologie politique sert de levier, d'amplificateur aux actions de terrain et doit également apporter des éléments de stratégie et de structuration destinés à permettre un nécessaire changement de paradigme.
Mais l'écologie politique s'arrête là où commence l'écologie politicienne.
Cette écologie politicienne naît souvent à un moment bien précis car elle a pour but de créer des rapports de force qui sont, en réalité, déstructurants et inefficaces. Peu importe la véracité des propos, des actions, il faut avant tout se montrer les plus écolos du monde.
Le problème de cette écologie politicienne est qu'elle oublie les valeurs intrinsèques qu'elle est sensée porter qu'elle oublie également que l'on ne peut jamais gagner sur tous les tableaux et qu'une amélioration structurante ne se fait pas sans compromis (l'émergence de la vie elle-même n'est que le résultat d'âpres combats, de compromis et d'adaptation !)
De l'ivresse de l'action naît le désordre et la perte d'objectivité qui doit être la vertu première d'un écologiste. Il est nécessaire de prendre à chaque instant le recul nécessaire au discernement. Sans cette règle on est que la force obscure d'un système qui a perdu le sens des valeurs qu'il était sensé promouvoir et défendre.
A Tours comme ailleurs, il est nécessaire de faire attention aux dérives actuelles car nous voyons que la société est bloquée de toutes parts et si nous continuons sur cette pente, les peurs cristalliseront l'action dans la matière et notre civilisation court un vrai danger.
L'histoire en est plein d'exemples....
Il convient donc de se ressaisir, de devenir des responsables, de mettre au placard l'écologie politicienne et dénonciatrice comme au temps de l'inquisition pour développer une société nouvelle où l'homme a toute sa place. Je ne dis pas où l'homme est au centre car soyons conscients que nous faisons partie d'un biotope bien endommagé et que lorsque le biotope sera trop détérioré alors l'homme pourra faire partie des espèces en voie de disparition.
Ce n'est pas la planète qu'il faut sauver, c'est le vivant !
Alors je vous en conjure amis écologistes : jeter aux orties l'écologie politicienne et provocatrice et rester dans l'écologie politique afin de faire avancer les projets qui permettront de faire naître une nouvelle civilisation dont nous avons plus que jamais besoin.
Dominique Lemoine