Au point ou nous en sommes et quitte à supporter encore quelques temps ce nouvel avatar cathodique, autant lui proposer quelques repères afin que l’apprenti-chanteur puisse se situer sur l’échelle de Richter du rock’n’roll. Parmi la production la plus récente l’écoute fouillée et répétée de deux disques s’impose à notre vainqueur.
En prenant bien soin de lui dire que le dernier album de Eels et le tout nouveau Elvis Costello intitulé « Secret, profane and Sugarcane » se situent à des niveaux inaténiables pour lui, je suggère à Soan de tirer profit de ces écoutes ne serait-ce que pour revenir sur terre.
Sombre, volontairement inquiétant, gothique-light, Soan a été mis en rayon par M6 comme un personnage se la jouant légèrement disjoncté, quelqu’un de « différent ». Ça tombe bien dans le genre « allumé solitaire » avec E, l’homme qui se cache derrière Eels, il n’y a pas mieux pour Soan car entre noirceurs compliquées, errance solitaire et tutoiements proches de la grâce comme de l’état le plus brut de la musique, Eels doit être une référence pour l’ami que M6 a mis là.
Soan n’est pourtant pas seulement le croisement mal maîtrisé de Siouxee avec un cousin éloigné de Jim Morrison, c’est aussi un serial killer musical s’attaquant sans discernement à Noir Désir, Jacques Brel ou les Doors. L’écoute du très country et voire même Bluegrass dernier album d’Elvis Costello s’impose donc aussi à Soan histoire de voir que chanter est aussi un métier. Puisque…