Vous connaissez tous l’arbre datura avec ses longues fleurs en forme de trompette roses, jaunes, mauves ou blanches. On l’appelle également Jimson Weed, pomme poison, trompette de la mort, herbe du diable. Plante toxique, le datura est utilisé depuis longtemps dans de nombreuses cérémonies chamaniques et de sorcellerie à cause de ses effets hallucinatoires puissants. Le datura contient 3 éléments actifs très dangereux pour le système nerveux et cardiaque : l’atropine, l’hyoscyamine et la scopolamine. La plante est hautement toxique. Après absorption, une sécheresse des muqueuses, une mydriase avec vision embrouillée, une agitation jusqu’à comportement agressif, des nausées, des vomissements, des pertes d’équilibre, des hallucinations, des sensations de rêve éveillé, un état important de confusion, voilà les réjouissances si vous en absorbez.
Si vous avez un jardin et une grosse envie d’y planter un datura, évitez ce choix à tout prix surtout si vous avez des enfants.
Pour tenter de satisfaire la curiosité d’une amie popa’a qui voulait acheter des remene (combava, citron à la peau grumeleuse très odorante), je me mets en quête auprès de mes Polynésiens.
- Vé, saurais-tu où je puisse me procurer des remene ?
- Je connais pas, c’est quoi ?
- Toi, l’instit polynésienne, tu ne connais pas ce citron grumeleux ? Lors du salon du bien-être à la place Toata, il y en avait une pleine caisse sur un stand !
- Ah ! oui, je me rappelle qu’enfant, on nous lavait les cheveux avec ; on avait ensuite une belle chevelure qui sentait bon. Mais je n’en vois plus, c’est vrai. Appelle Jè.
- Jè, où pourrais-je me procurer des remene ?… Allo, tu es toujours là, tu réfléchis ?
- Oui, c’est vrai auparavant il y en avait plein la brousse et dans les jardins et plus maintenant. Tu en avais vu, toi ? Ah, où ça ?
- Dans le quartier chinois du 13ème à Paris, en Thaïlande et sur la place Toata ! On m’a dit qu’il en poussait à Tahiti… Ceux que la femme vendait arrivaient des Marquises. On les utilise ici dans la fabrication des « produits de beauté made in fenua ». Elle en a vendu également à toutes les Antillaises de Tahiti.
- Aita pe’a-pe’a (ne t’en fais pas).
- Bon, mais j’en trouve où ?
- ben… ?
- (soupir).
Sabine