PANORAMA DU MOYEN ORIENT
Début d'été 2009
Par Albert Soued, http://symbole.chez.com , pour www.nuitdorient.com
Le 26 juin 2009.
Que se passe-t-il en Iran ?
Comme dans tous les régimes autoritaires, à un moment donné profitant d'une faille, la contestation se manifeste avec violence. Le soulèvement vient souvent de l'intérieur du pouvoir, rarement de la rue seule. En Iran, cette lutte a lieu au niveau du sérail des ayatollahs. Les adversaires du Guide Suprême ont profité du truquage des élections au profit du président sortant pour manifester leur mauvaise humeur. Ils ont profité du mécontentement populaire (chômage de 40%, inflation de 20%) pour faire descendre dans la rue un peuple épris de liberté, souffrant dans la nasse où les ayatollahs l'ont piégé depuis 30 années, sous prétexte de religion.
Le Guide Suprême, Ali Khamenei, s'appuie sur une oligarchie impitoyable qui a pillé et verrouillé le pays et dont fait partie Moussawi, l'adversaire et le vainqueur écarté du président Mahmoud Ahmedinejad. Pourquoi a-t-il été écarté ? En dehors des inimitiés personnelles, l'enjeu est l'attitude que l'Iran doit avoir vis-à-vis de l'ouverture des Etats-Unis. Moussawi aurait voulu montrer un visage conciliant, tout en biaisant en ce qui concerne l'arme nucléaire. Moussawi, l'inventeur du Hezbollah libanais, pense que l'hégémonie iranienne au Moyen Orient peut maintenant s'installer pacifiquement, sans apocalypse. Menés par Khamenei, les "durs" du régime préconisent l'arrogance et le mépris vis-à-vis de l'étranger, l'incitation au génocide d'Israël et la répression de toute velléité de liberté et d'ouverture au niveau du peuple, méthodes qui ont porté leurs fruits à ce jour.
La contestation "Moussawi" a entraîné des dizaines de morts et des centaines de blessés et d'arrestations, mais elle n'a pas soulevé tout un peuple qui, lui, s'il le pouvait, chercherait à renverser le régime des ayatollahs et pas seulement à faire respecter les résultats des élections. Une simple fissure en Iran pour le moment.
La politique israélienne
Le nouveau gouvernement israélien a défini sa politique pour le Moyen Orient, à travers le discours de Benjamin Nétanyahou, le 14 juin dernier. La priorité reste la neutralisation de la menace iranienne de détruire Israël. Cette neutralisation devrait se faire dans les mois qui viennent.
En ce qui concerne les Arabes vivant en territoire palestinien, le 1er ministre a bien précisé qu'Israël ne souhaitait pas les administrer, tout en précisant qu'Israël était un état juif, devant être reconnu comme tel par ses voisins. C'est-à-dire: chacun chez soi, dans la dignité, mais aussi dans la sécurité. C'est-à-dire aussi que les réfugiés arabes doivent être administrés par une autorité arabe et que ce problème est celui des pays arabes qui ont provoqué eux-mêmes la situation de "réfugiés". Israël a bien recueilli les 2/3 du million de réfugiés juifs chassés des pays arabes. La solution du sort des réfugiés arabes ne se trouve pas en Israël.
En ce qui concerne Jérusalem, cette ville restera unifiée sous souveraineté israélienne. Les quelques 100 000 Arabes qui ont envahi illégalement la ville depuis 30 ans, notamment le quartier Shouafat, devront se déterminer dans ces conditions, et le serment de loyauté envers l'état ne serait pas inutile.
En ce qui concerne la Cisjordanie, des ajustements territoriaux pourraient être envisagés pour tenir compte à la fois de la sécurité d'Israël et des implantations israéliennes. Plutôt que de déplacer des personnes -- ce qui serait aussi néfaste pour les populations que l'évacuation de la bande de Gaza en 2005 – il est plus humain et en principe plus aisé de déplacer des lignes de démarcation et de souveraineté.
Mais, à l'unanimité, les responsables palestiniens se sont empressés de rejeter les idées du gouvernement israélien, préférant ainsi en fait le statu quo à la responsabilité de gérer un état bancal (1).
Six mois d'administration "Barack Hussein Obama"
Le président Obama a un projet personnel. Mais quel est-il ?
Lors de la campagne électorale, le vice président Biden avait dit qu'il fallait s'attendre à un "bide" à l'issue des six premiers mois, vu l'ampleur des changements envisagés.
Pour le Moyen Orient, la Maison Blanche préconise la détente avec tous les protagonistes, l'ouverture et le dialogue avec les anciens ennemis et la rigueur d'un franc parler avec les amis. Cette approche du type "prêchi-prêcha" donne en effet un "bide" comme résultat. Certains parlent de "naïveté" ou d'"inexpérience" du Président, pour l'excuser ou se rassurer. Nous avons émis l'hypothèse qu'Obama "roulait" pour un désordre mondial, sans gendarme, à l'issue duquel l'Islam sortirait renforcé, a fortiori si c'est un Islam shiite, à vocation apocalyptique et messianique.
Parce qu'en 6 mois d'administration des affaires du Moyen Orient, Obama a affaibli les Etats-Unis, qui abandonnent leurs amis pour faire plaisir à leurs ennemis, et pactisent avec leurs ennemis, au service d'une paix irréelle. Pendant ce temps, l'islamisme gagne du terrain, lentement mais sûrement. Al Qaeda qui était à bout de souffle est sortie du coma: il n'y a qu'à voir en Irak, depuis l'annonce du départ des troupes américaines, les attentats reprennent de plus belle, actionnés par al Qaeda et par l'Iran, semant le désordre un peu partout en pays musulman.
- L'Afghanistan et le Pakistan sont sur la sellette. Les rebelles talibans parlent d'utiliser les armes nucléaires récupérées contre les Etats-Unis.
- Le Soudan et le Qatar ont fait allégeance à l'Iran qui étend son influence sur tout le Moyen Orient. Condamné par un tribunal international des Nations Unies, le président soudanais ose se pavaner au Qatar à la barbe de Ban Ki Moon, sans que personne ne s'en inquiète.
- La Somalie vient d'adopter la Sharia'h, comme certaines régions du Pakistan, et…certains quartiers de Grande Bretagne, des Pays Bas ou d'ailleurs en Occident.
- L'état terroriste "Hezbollah" n'a pas dit son dernier mot au Liban, les élections ne lui ayant pas permis de s'emparer légalement du pays. Car entre temps il fait souche et étend ses tentacules en Amérique latine, auprès des Libanais shiites expatriés et de leurs émules. Avec deux terroristes recherchés à bord, la disparition d'un avion d'Air France dans "le trou noir" de l'Atlantique n'est-elle pas liée à la base navale française d'Abou Dhabi, face à l'Iran?
Parce que le système islamique fonctionne déjà dans le monde où 57 états musulmans ont relevé la tête, depuis qu'Hussein est au pouvoir aux Etats-Unis et depuis son discours du Caire du 4 juin 2009. Hussein ne cesse de magnifier et de flatter l'Islam rétrograde, celui du voile et des dictatures, et il fait la courbette devant le roi d'Arabie saoudite. "C'est grâce à vous tous, états Musulmans, que l'Occident est ce qu'il est. C'est grâce aux découvertes de l'Islam que l'Occident a pu se développer", dit-il …
Parce que lentement mais sûrement l'islamisme envahit le monde, avec un allié objectif, Hussein Obama. Erdogan a mis 7 ans pour transformer un état laïc en un état islamique en Turquie, lentement, pour habituer l'Occident, sans le traumatiser. Combien de temps, Obama mettra-t-il pour asservir l'Occident à l'Islam? Un mandat ou deux ?
Et, en attendant, pour expliquer son "bide", Obama, comme tant d'autres, utilise la même recette qui marche, Israël doit évacuer la Cisjordanie et cesser les implantations, même pour un développement naturel de sa population, sinon il est rendu responsable de la situation qui se détériore au Moyen Orient. (2)
Notes
(1) Quand vous recevez des milliards $ de l'Onu et de nombreux états et institutions, pourquoi voulez-vous raisonnablement créer un état qui poserait des problèmes aigus de survie politique et économique et s'alignerait fatalement sur la terreur du Hamas.
(2) Israël ne contrôle directement que 10 % des Palestiniens et occupe moins de 10% de la Cisjordanie habitable et 0% de la bande Gaza depuis 2005. Pourquoi alors tout ce foin dans les médias mondiaux ? N'y a t-il pas d'autres sujets plus sérieux ? Ou alors on recherche l'éternel et habituel bouc émissaire…