RTL : les réactions suite au décès de Michael Jackson (2)

Publié le 27 juin 2009 par Lezappingdupaf

Hier dans une émission spéciale de "La tête dans les étoiles" présentée par Laurent Boyer sur RTL, les réactions se sont enchainées sur l'antenne d'RTL suite à l'annonce du décès de Michael Jackson. Nous vous proposons de les retrouver ci-dessous.
Jean-Jacques Goldman
" Il y a un avant et un après Michael Jackson, de même façon qu'il y a un avant et un après Dylan en ce qui concerne les textes et un avant et un après Beatles pour les mélodies. Il s'est passé quelque chose en 1978 qui fut les prémices d'un Michael Jackson à ce niveau-là, ce fut " Saturday Night Fever ". Parce que tout à fait par hasard, ce fut l'arrivée de l'image dans la chanson, puisque c'était un film. C'est-à-dire que l'image a absolument décuplé le succès des chansons qui a été absolument mondial et phénoménal. Et là on s'est rendu compte qu'il se passait quelque chose dans la chanson sur le plan de l'image et lui, il a été le premier à intégrer ça et à l'organiser [...] de façon systématique en investissant énormément sur les clips, sur ses productions scéniques. Et tout ça avec talent. [...] Tout à coup ses chansons ont été boostées par rapport à tout ce qui se faisait. Il y a un avant lui et un après lui sur le plan de l'image avant tout. "
Est-ce que ça a été organisé aussi d'une façon un peu marketing [...] ?
" Je ne dirais pas ça. Que ce soit sur scène ou dans ses clips, il y a une donnée artistique. [...] Michael Jackson faisait de la musique et tout à coup il est fasciné par toutes ses images et il décide d'en faire une démarche artistique et il se trouve que sur le plan marketing ça a marché mais au départ je pense qu'il s'agit strictement d'une volonté artistique. "
Est-ce que tu te souviens de l'arrivée de " Thriller " ? [...]
" Il est arrivé un phénomène, donc tout le monde a essayé d'analyser pourquoi, ce qui se passait et après, en analysant, on s'est rendu compte que c'était cet aspect là. Tout à coup il était un artiste tout à fait différent parce que c'était un artiste qui était tout à coup reconnu à Bombay [...], à Hong Kong enfin n'importe où. Tout à coup cette image était dans tous les bars de toutes les villes du monde, c'était absolument nouveau. Il y a eu Marley, peut être un peu à son insu, mais qui était resté dans des publics [...] plus en Afrique par ex. qu'aux Indes ou en Amérique du Sud, tandis que lui tout à coup ça a été partout. "
Est-ce que tu as vu Michael Jackson sur scène ?
" Non "
Est-ce qu'un album t'a particulièrement marqué ? " Non, [...] j'ai été un consommateur comme tout le monde, ce n'était pas tout à fait mon monde musical. J'étais extrêmement respectueux du compositeur qu'il est. " We are the world " [...], ça n'a l'air de rien, mais il faut les sortir ces mélodies. Même quand il a travaillé avec McCartney, il n'a jamais été un usurpateur, c'est un musicien et un arrangeur. "
Francis Cabrel

Quels souvenirs as-tu de Michael Jackson ? Est-ce que tu l'as vu ? Est-ce que tu le connaissais ? [...]
" J'ai eu la chance d'aller le voir sur scène à Montpellier sur un énorme parking où il devait y avoir entre 25 000 et 30 000 personnes il y a quinze ou dix-sept ans peut-être. Bien qu'étant loin de la scène, comme tout le monde, j'ai quand même vu ce prodige, un type merveilleux aérien qui, comme dans les rêves [...], ne semblait pas toucher le sol. C'était assez spectaculaire. "
Comment avez-vous appréhendé le phénomène médiatique Jackson qui, entre deux disques, entre deux tournées, entretenait sa propre légende à coup de rumeurs, d'interviews ou de coups montés avec la presse ?
" [...] En 750 millions d'albums vendus, il ne pouvait pas rentrer chez lui tranquillement et dire dans quatre ou cinq ans je remontre le bout de mon nez. [...] Il y a plein de bizarreries chez lui mais je pense que de toute façon c'était un type au dessus du talent. Il y a des gens qui ont du talent, et des gens qui ont quelque chose de plus. Je crois qu'il était dans la galaxie des intouchables. [...] Il faut surtout garder l'image d'un surdoué, d'un type qui a sans doute beaucoup travaillé pour en arriver là et qui s'est usé la santé à vouloir ou ne pas vieillir, ou devenir quelqu'un d'autre. [...] "
Pensez-vous qu'un héritage comme celui-là va rester après sa mort ? [...]
" Oui je pense que ça va durer. Effectivement ça a marqué un nombre incalculable de gens. Quand j'entend tout ce qu'on raconte aujourd'hui [...], j'aimerais quand même qu'on reparle un peu de James Brown, de Chuck Berry et d'Aretha Franklin, des gens [...] qui ont fini par composer le personnage de Michael Jackson qui, évidemment, a dépassé tout le monde. Il a complètement fait exploser tous les gens dont il s'est servi comme références, mais on ne peut pas dire que ce soit le premier noir à avoir rendu sa musique accessible aux blancs.[...] Au stade où il en était, il avait forcément dépassé tout le monde d'une large tête, mais je pense qu'il [...] faut rendre à ses ainés ce qu'il leur doit malgré tout. "
Pascal Obispo
" C'est toujours resté pour moi un grand artiste "
" ... On a grandi avec Michael Jackson, on est un peu tristes parce que en fait, j'avais vu un concert de Michael Jackson (la tournée Dangerous) et ma jeune assitante était la petite fille à qui il tenait la main sur scène quand il a fait son concert à Paris... c'est un peu particulier pour nous aujourd'hui.
Au-delà de ça, ça fait 10 ans qu'il y a plutôt une campagne de dénigrement contre lui, et maintenant qu'il n'est plus là tout le monde parle de lui, c'est vrai que c'était un génie musical absolu, perfectionniste...
Il a toujours été bon dans ce qu'il faisait... depuis quelque temps c'est vrai que tout le monde s'acharnait un petit peu contre lui...Je suis un peu étonné de toutes les réactions parce qu'il y a pas mal de gens qui disent des choses gentilles tout un coup sur lui, alors qu'ils ont passé leur temps à le casser, à le saccager, alors que c'est toujours resté pour moi un grand artiste. "
" ... Quand on est musicien on a envie que notre musique soit connue de tous. Lui il a bien réussi puisqu'il a travaillé avec les plus grands. Lui c'était vraiment un génie de la mélodie, il a toujours cherché à faire des choses un petit peu nouvelles, il passait beaucoup beaucoup beaucoup de temps dans les studios...il a toujours été bien placé dans mon 'top' malgré tout ce que l'on a pu dire de lui...
Je n'ai pas du tout aimé les dernières années, on ne parlait plus de lui en tant que musicien...
Je suis content que les gens changent d'avis sur lui un petit peu maintenant, c'est un petit peu dommage que ce soit à sa mort mais c'est toujours un petit peu toujours comme ça que ça se passe malheureusement...Michael Jackson ça sera indémodable de toute façon..."

Calogero
" ... Une immense admiration... nous on a grandi... moi j'avais 11 ans en 82 à l'époque de 'Thriller' qui est un album incroyable où tous les musiciens savaient sur quelle chanson quel musicien jouait... quel batteur sur Thriller, quel guitariste sur Beat it , quel percussionniste sur Billy Jean, il y avait à la fois un côté funk, un côté pop... parce qu'il y avait même Mc Cartney sur cet album...
Je suis très triste, d'abord, très ému, c'est dommage qu'on dise maintenant le plus important sur Michael Jackson : la musique. C'était un génie, un vrai génie, et toutes les histoires autour ne sont pas très intéressantes .
Non, je ne l'ai jamais vu sur scène, j'aurai adoré le voir, je me réjouissais, j'allais très certainement aller à Londres. Il traversait tous les styles, nous on étaient plutôt gothiques, on écoutait les Cure et on adorait Michael Jackson, ça nous posait aucun problème. C'est un génie, comme Stevie Wonder est un génie, il n'en reste plus beaucoup, à mon avis, il en reste deux, il reste Mc Cartney et Stevie... "

MC Solaar :

" Quelle empreinte Michael Jackson laisse au rap, au R&B ?
Au R& B, au rap, c'est clair que les générations ont grandi avec lui. (...) Alors on avait deux choses : d'un côté les choses urbaines, et des choses nous faisait rêver musicalement : c'était Michael Jackson. Qu'est-ce qu'il a apporté réellement à ce qu'on voit aujourd'hui ? : c'est du style, la classe. Le R&B avait un lien avec la soul. Il est venu apporter des vêtements, une façon de parler, un ego trip, c'était un chef en réalité. Chaque apparition de Michael Jackson était mise en scène. Il y a des policiers qui annonçaient sa venue. C'était vraiment un grand ego trip. Ça c'est l'aspect visible, mais derrière ça c'est un maître de la voix, un maitre de la chanson, c'est un maître de la ballade, c'est un maître pour tout. Quand je vois les mecs Usher, les Boyz II Men, et toutes les nouvelles générations : je me rends compte à chaque fois que je les vois en image qu'ils ont pris une partie à Michael Jackson. "
Manu Katché
" L'album qui m'a le plus marqué, c'était un choc extrêmement positif, c'était " Off the wall " : toute la production, la manière de chanter, les respirations, le souffle alors c'est dû aussi à Quincy Jones au niveau de la production mais à Bruce Swedien aussi qui a mixé et coproduit l'album avec Quincy Jones et évidemment le talent indéniable de Michael Jackson, qui était un OVNI. Chanter de cette manière là, on avait jamais entendu ça auparavant. Il y a plein de gens qui ont essayé de l'imiter, mais c'est totalement inimitable. Je me souviens d' " Off the wall " que toujours, que j'ai racheté puisque c'était l'époque des vinyles donc je l'ai racheté en cd. C'est quelque chose que j'écoute régulièrement parce qu'il y vraiment eu un pas dans la musique. On parlait de la musique soul, de la motown, et tout à coup lui il a fait un espèce de lien pop avec tout ça et on n'avait jamais entendu ça. Evidemment lui l'artiste entouré de Quincy Jones et de Bruce Swedien. Ils ont vraiment réussi à nous donner quelque chose qu'on n'avait jamais encore entendu jusqu'alors. J'ai pris une claque. On essayait de lui ressembler ce qui était impossible, faire des productions dans cette direction là : c'était impossible. Il y a un truc que tous les batteurs ont écouté qui est un fil de batterie (...). Il y a des choses comme ça qui sont restés gravées et qui resteront gravés ad vitam æternam.
(...) La manière dont il exprimait l'émotion, dont il arrivait à nous faire ressentir avec le souffle, tous ces petits cris qui poussaient, tout ça était extrêmement bien " tracké " comme on dit dans la langage musicien. C'était explosif : on avait jamais entendu ça. Généralement on chantait une chanson, il y avait encore beaucoup de trémolos dans la voix (...) cette manière là d'entendre cette respiration on avait l'impression que le mec était juste en face de toi (...) c'est très impressionnant d'avoir autant de proximité et ça c'était dû à son talent bien évidemment mais surtout à sa performance musicale. Quincy Jones a vraiment réussi à nous le délivrer. C'est surtout qur la performance vocale de Michael Jackson que ça m'a mis une claque. "

Jean-Charles de Castelbajac
Quelle est la marque que peux laisser Michael Jackson dans les années 90 ?
" C'est plus qu'une marque c'est vraiment une empreinte sur plus d'une génération puisque qu'on est en plein revival pop. Dès qu'il est arrivé sur scène, il a théâtralisé, il a mis en scène, tout comme Hendrix dans un autre domaine. Il s'est surtout approprié des vêtements emblématiques comme la veste de tambour-major, le blouson de cuir, décliné en rouge dans le clip de Scorsese, il a vraiment mis son empreinte sur une théâtralisation de la pop. "
Est-ce que cette empreinte va au-delà de ça, est-ce qu'il y a un style Michael Jackson qu'on retrouve ailleurs, dans le design ou dans la création ?
" Absolument, je pense qu'il a influencé toute une génération de performeurs comme Kanye West ou Pharrell qui sont en plus devenus des artistes visuels. Il a réellement un héritage, une vrai descendance esthétique, personne n'a jamais pu imiter son comportement scénique. Je le revoie dans son immense blouse blanche de peintre à Paris en train d'interpréter " Dirty Diana " avec un ventilateur et une guitariste incroyable, il avait un sens de la scène hallucinant. "
" Il avait une sorte de générosité dans la dimension inventive et il y a eu des millions de clones de Michael avec les chaussettes blanches et le gant, tout le monde pouvait avoir un fragment de Michael Jackson. Dans mon dernier défilé j'ai fait une robe absolument surréaliste en hommage à Michael avec une perruque affro, et c'était incroyable, c'était une incarnation de lui du temps des Jackson Five. Michael Jackson a eu plusieurs vies et je pense qu'il en aura une autre après sa mort. "
" J'aimerai également rendre hommage à une drôle de dame qui s'est éteinte en même temps que lui, reine du look aussi [...], Farrah Fawcett-Majors. Deux icônes du look s'éteignent aujourd'hui. "

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