La lettre au militants

Publié le 26 juin 2009 par Jfa

Il s’agit, vous l’avez deviné, de la lettre de M. Aubry aux militants socialistes. Le constat qu’elle dresse (et que je partage) est sans indulgence. Où je diverge d’avec elle, c’est qu’elle date le divorce d’avec les électeurs de “la crise”: “Face à la violence de la crise et de la société, les Français attendent de notre parti qu’il parle de leur vie et de leur avenir. Ils jugent nos réponses insuffisamment fortes. Ils ne supportent plus les divisions, les petites phrases de dénigrement et le bal des ego. Ceci doit définitivement cesser”.

A mon avis, il faudrait remonter sensiblement plus avant car le bilan politique des années Jospin et de sa catastrophique fin n’a jamais été tiré, F. Hollande se contentant de faire cohabiter tout ce beau monde et de surfer sur les votes “contre”, avec le beau et inespéré résultat des précédentes régionales, approfondissant le fossé entre les électeurs de gauche et un PS simplement préoccupé d’investitures et de sièges à gagner aux élections. En matière de propositions, c’est une bonne dizaine d’années que ce parti a à rattraper.

Les propositions de la lettre sont de bon sens, pour “entendre les Français et débattre avec eux, nous organiserons dans chacune de nos fédérations des rencontres associant, au-delà des militants de notre parti et de nos élus, l’ensemble des forces de la transformation : les associations, les syndicats, les intellectuels, les citoyens engagés”. Hélas, l’expérience que j’ai de ce type d’actions aboutit de fait à des réunions internes, maigres en effectifs et quasiment réservées aux encartés, que les barons et bartonnets en place ne peuvent envisager que comme la leçon donnée à leurs troupes respectives, clans contre clans, à la manière des préparations de congrès, et où il s’agit avant tout d’afficher son importance.

Martine Aubry annonce, pour les prochaines Régionales, “des principes de renouvellement et d’ouverture”, dont tout le monde convient qu’ils sont indispensables, mais dont on verra, hélas, la triste réalité une fois que les potentats locaux y auront mis la main. Cela risque d’être saignant d’autant que les Verts entendent, cette fois et à juste titre, ne plus se contenter de strapontins.

Bref, c’est sympathique et je suis persuadé de la bonne foi de Mme Aubry. Reste, à mon avis, que ce parti est allé trop loin dans la fossilisation sur des critères de clans et de vide intellectuel pour pouvoir se reconstruire, même s’il peut encore faire illusion en ne perdant que 5 à 6 régions (dont la notre hélas, vraisemblablement) aux prochaines élections. Enfin, on verra bien…

- Charcutage électoral. Avec Marleix et Guéna aux commandes, le charcutage Pasqua recommence. Pas besoin de bulletins dans les chaussettes ou sous les aiselles ni de truquer les résultats comme Ahmadinejad, chez nous c’est plus civilisé. NouvelObs. C’est déjà scandaleux en soi, mais doublement puisque, vu l’état du PS, ils n’ont aucune crainte à avoir.

- “L’abandon de la lutte contre les inégalités explique l’échec des socialistes européens”. Le Monde.

- Le Conseil Supérieur de la Magistrature devient définitivement le Conseil Sarkozyste de la Magistrature. NouvelObs.

- Benoist Apparu s’y connaît en logements sociaux. Marianne.

- La mort de Michael Jackson ne me touche pas plus que celle d’un quidam ordinaire car j’appréciais peu sa musique. Je m’interroge par contre sur la validité du titre de “médecin” de ceux qui l’ont si mal blanchi et qui l’ont tant défiguré que, ces dernières années, la mort se lisait sur son visage.

- Balladur, Sarkozy, rétrocommissions, attentat de Karachi…: “La piste des commissions se renforce sur l’attentat de Karachi”. Reuters/Le Monde. Pour ceux qui y sont abonnés, MédiaPart développe. Y-aura-t-il ou non une Commission d’enquête parlementaire sur le sujet ? Je prends les paris que non.

- “Pour le PS, quatre défaites et un enterrement”. Le Monde.

- “Mais surtout, il n’y a plus cette impression d’être pointé du doigt, cette suspicion. Quand je veux sortir, je choisis la boîte où je veux aller ! Chez moi, il n’y en avait qu’une de possible. Je ne suis plus contrôlé quatre fois par semaine dans la rue. Je me sens soulagé, libre. En France, il y avait toujours des barrières, dans tous les domaines de la vie”. Le Monde.

- Sur MédiaPart, la ronde du clan Sarkozy pour se sucrer grassement, avec l’appui de la Caisse des Dépôts, sur les futures retraites par capitalisation.