Le pays arabes passent en croisade contre le terrorisme

Publié le 26 juin 2009 par Drzz

La 12ème conférence arabe annuelle pour la lutte contre le terrorisme vient de s’achevée à Tunis ce 25 juin 2009  sur plusieurs recommandations visant à renforcer les efforts antiterroristes et à promouvoir la coopération entre les instances arabes chargées de la sécurité.

Cette conférence de deux jours était organisée par le secrétariat général du Conseil des ministres arabes de l'Intérieur, en présence de délégations de quinze pays arabes et de représentants de la Ligue Arabe, d'Interpol et de l'Office des Nations Unies de lutte contre la drogue et la criminalité (UNODC).Aux côtés des délégations représentant divers pays arabes se trouvaient des représentants de l'Université arabe Naif pour les sciences de la sécurité.

Cette session a rassemblé les représentants de dix-sept pays arabes et des responsables d'Interpol. Outre le terrorisme, les participants ont également discuté de la prévention de la criminalité, de la lutte contre le trafic de drogues, et d'un programme dans les médias arabes pour mieux sensibiliser les citoyens aux questions sécuritaires.

Les participants ont discuté d'un projet de stratégie arabe destinée à lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, des "caractéristiques mentales, psychologiques et sociales d'un terroriste", du rôle de l'Internet dans la propagation du terrorisme mondial, et de la nécessité de mettre en place des protections contre la cybercriminalité et le cyberterrorisme.

Les nouvelles technologies "permettent aux groupes terroristes d'influencer les personnes faibles par le biais de la télévision et, essentiellement, de l'Internet", a déclaré le président du Conseil des ministres arabes de l'Intérieur, Mohammad Bin Ali Koman, dans son propos introductif.

Décrivant le terrorisme comme "le crime incontestable de l'époque actuelle", il a affirmé que "la criminalité et le terrorisme mondiaux appellent à un coopération et une coordination mondiales".

Un renforcement du dialogue est nécessaire pour lutter contre le terrorisme, ont reconnu les participants à cette conférence. La tolérance et la compréhension sont également d'autres facteurs à prendre en compte dans cette lutte. Ils ont également reconnu que les citoyens ordinaires peuvent jouer un rôle efficace dans la lutte contre le terrorisme en collaborant avec les forces de sécurité.

"Le terrorisme a surpassé toutes les autres formes de criminalité, en termes de nuisance et d'incidences. Il constitue désormais une épine dans le corps des pays et des sociétés", a déclaré M. Koman aux participants.

Pour priver les groupes terroristes de l'accès aux sources de financement, les participants ont demandé instamment aux autorités de mettre en place une politique très stricte dans ce domaine et d'analyser les informations disponibles pour empêcher les groupes terroristes de bénéficier d'un quelconque financement. Ils ont également appelé à l'élaboration d'une stratégie destinée à contrôler l'ensemble des dons aux organisations caritatives et aux associations sociales, pour ne pas qu'elles deviennent des canaux de financement des activités terroristes.

Le président de la conférence et responsable de la sécurité au Liban Hassan Farhat a demandé aux pays arabes de mettre en place des stratégies et d'identifier les meilleures manières de coopération et de coordination dans les efforts de lutte antiterroriste.

 Dans une déclaration publiée à l'issue de cette rencontre de deux jours, le Conseil des Ministres arabes de l'Intérieur a appelé à un renforcement de la coopération et des échanges d'informations entre les pays signataires dans la lutte contre le terrorisme, y compris la nécessité de mettre en place un centre international.

Cette déclaration appelle également les Ministres de l'Intérieur des Etats membres à apporter leur soutien aux agences de sécurité libanaise et irakienne dans la lutte contre le crime en général et le terrorisme en particulier.

  La déclaration appelle la nécessité de mobiliser les capacités arabes et internationales pour "surveiller de près le phénomène du terrorisme, réduire les déplacements d'éléments terroristes entre les pays, démanteler les réseaux et les cellules terroristes, bloquer leurs sources de financement, et lutter contre tous les types de pratiques criminelles, qu'elles soient traditionnelles ou nouvelles, qui alimentent ce phénomène."

Les Quinze pays arabes participent d’une façon annuelle dans des conférences antiterroristes. Les représentants  reconnaissent  qu'une coopération globale est indispensable pour lutter contre cette forme mondiale de criminalité.

 

 

Le 31 janvier 2008 (et c’est toujours à Tunis)  les Ministres arabes de l'Intérieur ont amendé un accord de lutte antiterroriste pour y faire figurer l'incitation au terrorisme et l'appel à des actions terroristes comme des crimes.

Cet amendement a pénalisé la publication, l'enregistrement ou la distribution de matériels encourageant ou facilitant le terrorismes surtout que de nombreux groupes terroristes comme l'Organisation al-Qaïda au Maghreb Islamique utilisent l'Internet et la télévision comme des moyens de propagation de leurs messages et pour préparer des attentats.

Cet  amendement etait une tentative visant à renforcer la coopération entre les pays arabes dans la lutte contre le terrorisme, en adaptant les législations antiterroristes des Ministères de l'Intérieur des pays signataires. Cet accord vise à élaborer des plans de réponse aux attentats terroristes contre des avions et d'autres moyens de transport. Il appelle également à la coopération dans les enquêtes et les poursuites des terroristes, et à la création d'une banque de données sur le terrorisme.

 

Le 13 juin 2007, les responsables arabes de la lutte anti-terroriste se sont réunis (toujours  à Tunis) pour une conférence de deux jours consacrée à la lutte contre le terrorisme, au cours de laquelle ils ont appelé de leurs voeux la mise en place d'une liste complète de tous les membres d'al-Qaïda, qui devra être partagée entre les Etats arabes pour les aider dans leurs opérations de lutte contre le terrorisme. Outre cette liste noire des membres d'al-Qaïda, les participants ont également demandé la mise en place de campagnes de sensibilisation religieuse et de réforme des médias pour mettre à jour les dangers et les conséquences des actes terroristes, et montrer que ces actes sont très éloignés des valeurs et des principes religieux et nationaux.

Certains groupes de médias arabes ont été critiqués pour avoir indirectement favorisé le terrorisme en diffusant des fatwas (des édits religieux) et des vidéos de groupes terroristes. Les responsables ont également demandé au Conseil de Sécurité des Nations Unies d'émettre une résolution obligeant les Etats à réglementer les sites web qui fournissent des documents et des instructions sur la production ou le déploiement d'explosifs et d'autres armes, ainsi que ceux favorisant la promotion de l'idéologie extrémiste.

 Ces recommandations interviennent après la création de l'Organisation al-Qaïda au Maghreb Islamique. La conférence a demandé aux autorités compétentes dans les pays arabes de mettre en place des programmes d'enseignement et de réintégration des terroristes soupçonnés ou potentiels, de les sensibiliser aux dangers du terrorisme, de leur expliquer le caractère erroné des fatwas et des revendications religieuses publiées par les organisations terroristes, et de fournir aux citoyens une présentation honnête de l'Islam et de ses principes de tolérance.

Les responsables de la lutte anti-terroriste ont également demandé aux autorités nationales d'échanger leurs stratégies et leurs tactiques de gestion des crises, ainsi que les informations dont elles disposent sur les leaders terroristes et les individus, et d'identifier les sources de leur financement et leurs quartiers généraux, afin de permettre de garder ces individus sous contrôle et de pouvoir réagir aux risques qu'ils représentent. La conférence a également appelé la branche anti-terroriste de l'UNODC à intensifier ses efforts pour aider les Etats arabes à lutter contre le terrorisme, et à renforcer la coopération internationale dans ce domaine.

 Le Secrétaire Général du Conseil des Ministres Arabes de l'Intérieur, Mohammed Ali Ben Koumen, a demandé aux pays de la région de lancer des campagnes religieuses et éducatives de grande envergure, destinées à diffuser les principes religieux corrects et le véritable esprit de la foi. Il a demandé qu'une attention spécifique soit portée aux jeunes et à la nécessité de leur faire comprendre les dangers que représentent les organisations terroristes et leurs activités.

 

 Les 12 et 13 juillet 2006,  la neuvième conférence arabe des responsables chargés de la lutte contre le terrorisme, ( toujours organisée à Tunis les 12 et 13 juillet)  s'est terminée par une déclaration sur l'importance de la création d'une chaîne de télévision destinée à "renforcer les efforts en matière de lutte contre le terrorisme, en sensibilisant mieux le public aux dangers du terrorisme, en dénonçant les appels au terrorisme, et en réfutant ses crimes et les incitations et instigations".

 Avec les médias et l'Internet, le terrorisme est un problème international L'idée de création d'une chaîne arabe destinée à combattre les idées destructrices et extrémistes est une nouvelle question qui est désormais à l'étude mais qui n’est pas encore mis en œuvre. Les participants à cette conférence ont également appelé à une surveillance des sites Internet et des chaînes de télévision qui incitent à la haine et font circuler des idées terroristes, ainsi que des informations et des renseignements liés aux actions et aux activités terroristes.

Selon un rapport publié par le quotidien arabe al-Hayat, basé à Londres, les études montrent que dans le passé, il existait près de 20 sites web terroristes, mais qu'il en existe maintenant des milliers -- et que les frontières internationales ne sont plus un obstacle à la propagation de ces activités.

Ftouh Souhail