"Maculatures" de Pascaline MOURIER-CASILE
« À l'origine : rien. Rien à dire, rien à voir. Ni projet ni propos.
Blank
Alors : les taches. La couleur, jetée au hasard (fluide toujours, la couleur : gouache, aquarelle, encre, acrylique, indifféremment; ou poudreuse : pastel; jamais d'huile : le collant, le
visqueux lui répugnent) le papier détrempé, massé, griffé, tantôt la boit en larges masses opaques ou en giclées de constellations. Et tantôt la laisse fluer en réseaux, se lover à l'aise en
travers de la page.
Plié en deux sur sa médiane et, de nouveau, massé, pétri, griffé, le papier se fait miroir, génère et dédouble au hasard palmes et ocelles, abysses et ramures, fleurs improbables, êtres morts-nés
et métamorphoses, monstres et figures.
Figures surtout, qui la regardent, fascinée, de tous leurs yeux multipliés. »
« Dans les maculatures informes ainsi données par le hasard et la matière, elle tâche d'y voir. Le crayon d'aquarelle, l'encre de Chine, la poudre de pastel donnent formes.
À ce stade, des mots, à l'improviste, surgissent qui nomment l'image en gestation et, dès lors, orientent le regard, guident la main et rendent visible ce qui, dans l'informe, les avait – ces
mots - à son insu appelés. »
A voir à la Galerie Art' et Miss jusqu'au 30 juin 2009