Il convient de laisser aux paragons de vertu le choix de la peine à infliger au rugbyman menteur. Au nom de la sacro-sainte "exemplarité" du sportif de haut niveau, ils ne manque jamais dans ces cas-là de Saint-Just ou de Fouquier-Tinville pour demander que la bête meure et roulent les têtes. Dommage qu'il n'y ait plus de Kommandanturs, car leurs boîtes à lettres déborderaient de courriers tous plus imagés les uns que les autres sur les châtiments à réserver aux anges déchus du sport spectacle… Mais le vrai problème est ailleurs. Si "Caliméro" Bastareaud a menti une fois, que vaut aujourd'hui le nouveau récit qu'il nous sert pour expliquer son infortune ?
Après avoir ouvert le lit, bien plié son maillot bleu de l'équipe de France et s'être lavé les dents trois minutes - consignes de la FFR, un international se doit d'avoir une hygiène buccale parfaite…-, le gaillard s'apprête à rejoindre sa belle d'un soir et enfile le maillot rose du Stade Français qui lui sert de pyjama. C'est là que tout part en brioche. Pensant avoir affaire à un pervers, ulcérée de voir son mâle compagnon transformé ainsi en grande Zoa, la diablesse le sèche d'un furieux coup de tatane en pleine tête. Rideau. Réveil honteux et passage par la case mensonge. Morale de l'histoire : la néo-zélandaise est soupe au lait et tient bien l'alcool. Sortis du stade Jean-Bouin, les maillots de Max Guazzini prêtent vraiment à confusion. Tout compte fait Mathieu, t'as eu raison de mentir…