Pascal Nègre, PDG d’Universal France :
« J’ai eu la chance de travailler avec en 89 à l’occasion du Bad Tour. Je me rappelle toujours d’un artiste qui était un adolescent et quelqu’un de fondamentalement très gentil. C’est un créateur, c’est un génie. C’est quelqu’un qui a donné son physique pour tout à coup correspondre à son art. C’est un artiste qui a donné une partie de sa peau être ce qu’il était, c’est-à-dire la plus grande star mondiale. On l’appelait le « roi de la pop ». C’est quelqu’un qui a le record absolu de ventes de disques dans le monde avec l’album « Thriller» qui est sûrement un des plus grands chefs d’œuvre musical du 20ème siècle ».
Patrick Bruel :
« Il a apporté énormément de choses à ce monde musical dans une période où la musique noire n’avait pas encore la place qu’elle méritait. Il a été un très bon pont entre les deux. L’époque 82, de Thriller, il se passe quelque chose de très important de ce côté-là. J’ai du m’inspirer de la trajectoire, du travail, de la rigueur. Je n’ai pu qu’admirer la qualité de ses clips, de ses prestations, de ses chansons. Il n’y a que l’artistique qui reste. C’est le concret l’artistique, c’est ce qu’on laisse. Michael Jackson laisse quelque chose d’immense. Tout le reste je pense que ça disparaîtra. Il restera les magnifiques chansons, la magnifique histoire avec ses frères, cette ascension figurante, ce petit génie qui dès l’âge de 5-6-7 ans... Ca m’a fait beaucoup de tristesse. »
Christophe Willem :
« Pour ma génération – moi je suis né en 83 – j’ai grandi avec, la musique qui me plait c’est toute cette pop. C’est le créateur de cette pop qu’on écoute aujourd’hui dont tout le monde s’inspire qui vient de mourir, c’est complètement hallucinant. Je n’arrive même pas le dire au passé. C’est un génie. Il a révolutionné complètement la musique. C’était quelqu’un de black aux Etats-Unis qui arrivait avec un style musical qui n’était pas du tout le stéréotype qu’on voulait lui faire faire en tant que black américain. Il a réussi à casser tous ces codes-là, à construire complètement une identité, un style qui est devenu réellement la pop dans le sens où on l’emploie aujourd’hui. C’est quelqu’un qui a abattu tous les codes de la musique qu’on connaît. »
Olivier Cachin, journaliste musical qui vient d’achever la biographie du prince de la pop.
« C’est la consternation de voir disparaître peut-être la seule légende encore vivante de la musique contemporaine, quelqu’un qui a non seulement révolutionné le monde de la musique mais aussi celui de l’image. C’est quelqu’un qui laissera un héritage musical artistique incroyable. Il a vécu toute sa vie pour distraire les gens. »
« Je suis ému mais surpris, moins que ce qu’on aurait aimé être parce qu’il y a toujours eu beaucoup de rumeurs autour de Michael. Depuis l’annonce de ses concerts en mars, il y avait dans la presse anglaise tous les jours des rumeurs. Là quand c’est tombé c’était brutal parce qu’il allait partir pour Londres, il allait commencer les répétitions. On ne peut être que dévasté. »
« Les promoteurs disaient « il va super bien, les répétitions se passent bien » et en même temps il y avait tout le temps ce contre-feu. On sait qu’il a eu beaucoup de problèmes de santé et de déshydratation, de malaises. »
« Je pense que ça va dépasser tout ce qu’on a pu connaître. On n’a pas d’équivalent. C’est la dernière légende du monde pop du 20ème et du 21ème siècle. Elvis Presley est mort, Bob Marley est mort… Michael transcendait les races, les genres, qui avait l’image avec le son. L’héritage n’a pas fini d’être évalué pendant les décennies à venir. »
« Il a quitté l’histoire de la musique pour entrer dans l’histoire tout court. »
« L’image a retenir c’est celle où il suspend le temps, où il est sur la pointe des pieds après avoir fait 4 tours et juste avant de faire le moon walk ».
Jack Lang, ancien ministre de la culture.
« On ne peut pas ne pas étreint par la consternation et l’émotion. C’est un choc qui va traverser la planète. On le croyait immortel. Lui-même voulait s’élever au-dessus du temps, de l’espace. Il s’est transformé sans cesse pour être quelqu’un qui traverse le temps, le monde. »
« Il s’apprêtait à un grand retour à Londres, c’était une nouvelle renaissance pour lui. »
« C’est un monument, c’est un géant. Il domine la star mondiale, c’était une star planétaire. Il a révolutionné l’art de la scène, l’art de la musique. C’était une voix unique, travaillée, retravaillée. Il s’est imposé très tôt. »
« Il était la grâce même aussi. C’était le chanteur, le compositeur, une écriture musicale très particulière, une chorégraphie, un art de la scène. »
« J’ai assisté à des concerts mais ne l’ai jamais rencontré directement. »
« Il a été le premier artiste black à toucher le monde. Il a été un lien entre la culture américaine, la culture noire et la culture blanche. Les artistes du rap ont été profondément marqués par lui. C’est un génie qui a atteint toutes les couches de la société et qui a influé sur les mouvements musicaux »
« Sa mort va installer le mythe, la légende. Mais la légende existait avant la mort. »
« Il est frappé en plein milieu de sa vie au moment où il s’apprêtait à renaitre autrement à Londres.
« C’est un héros qui marquera nos vies. »
« Les gens n’arrivaient pas à y croire. On avait fait des concerts . C’est tombé au moment où les concerts étaient terminés. Personne n’arrivait à y croire. Les gens refusaient absolument la nouvelle. »
« C’est un géant de l’Entertainment et de l’industrie du spectacle. C’est quelqu’un qui a vendu des millions de disques, qui touche les gens d’une façon incroyable. C’est la première superstar globale. Son explosion a été mondiale tout de suite. »
« Ca a été le symbole d’une pop qui changeait. Les années 80 triomphantes. On avait jamais vu une star comme ça. Personne ne savait le mystère de la voix du Jackson qui était formidable, qui touchait tellement les gens, cette voix claire , toujours juste, chaleureuse. Et puis le performeur, le danseur, le personnage qui a fait des spectacles incroyables. Ce grand rassembleur de foules démentielles. »
« Un personnage étrange, bizarre, c’est ça qui fascinait les gens… Il emporte avec lui un mystère incroyable. Ce personnage très timide. On arrivait jamais à savoir ce qu’il pensait.»
« Les grands de la pop peuvent revenir n’importe quand. Les gens sont fous de bonheur. »
« Michael Jackson était rock ! Il a travaillé avec les plus grands guitaristes. Il était aux confins de tout. Il n’était pas métal, il n’était pas gothique mais il en faisait aussi. Quand il penchait sur un genre musical c’était quand même quelque chose d’inouï ».
Frédéric Mitterand, nouveau ministre de la culture.
« J’ai appris la nouvelle ce matin. J’ai réagi avec une très grande émotion qui rejoint l’émotion collective. C’est un ouragan planétaire qui entoure la mort de Michael Jackson. Et une émotion personnelle parce que je ne le connaissais pas mais je l’avais vu au Parc des Princes. »
« C’est un élément important de la culture. Michael Jackson est à la fois un artiste qui rejoint les mythes fracassés comme Marilyn Monroe, comme Elvis Presley, James Dean, comme l’Amérique en produit. Et qui rejoint aussi la musique contemporaine. Il était au carrefour de toutes les musiques, il en avait fait la synthèse. »
« Il a incarné l’adolescence perpétuelle. Malheureusement on ne peut pas aller contre la nature. Il y a un moment où ça ne tient plus et où l’on meurt. Et il y a ce rappel du destin. »
« Cette mort de Michael Jackson a une force symbolique incroyable. »
« Je ne sais pas si un rassemblement change grand-chose au destin de Michael Jackson. Si ça permet aux gens qui l’aimaient de se consoler mutuellement c’est très bien. »
Pascal Bernardin, producteur de la tournée de 1987
« C’était la première fois qu’un artiste pouvait se produire au Parc des Princes. On avait fait un voyage de presse à Chicago et avant le spectacle le manager me dit « que peut-on faire pour faire plaisir aux journalistes français ? » J’ai répondu « le rencontrer » On est allé dans sa loge. On a vu ce Michael avec sa voix mince, timide, nous dire bonjour à chacun. Et une demi-heure après on l’a vu sur scène exploser. »
« J’ai des souvenirs de scènes que je garderai toute ma vie parce qu’on ne les oublie pas ».
« C’était un danseur fantastique, il avait une voix exceptionnelle. Il était toujours entouré des très bons musiciens. Il était aux confluents du rock et qui savait mixer ces différentes tendances. Ca a été le plus grand show man au monde."
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