Reste le petit bout de jeune fille, émouvante par ses traits, confusément attachante, orpheline, sa vie foutue... Je n'aurais pas eu, moi aussi, ma vie majoritaire devant moi, j'aurais volontiers proposé ma vieille carcasse pour la remplacer dans la geôle. Elle aurait dû crever avec son compagnon, en apothéose destructrice. La grosse machine judiciaire, puis pénitentiaire aura raison de sa pureté. Florence, elle se prénomme.
Ampleur prévisible de l'écho planétaire pour feu Jackson.Revenir à l'essentiel : trois bon vieux CD du "popiste" sacré, à défaut de vinyles, pour réécouter, en choix aléatoires, son chanté millimétré. Vitalité régénérante des mélodies atomiques, comme une invitation à l'accélération en tempos indémodables. Voix faite musique, airs ciselés rythmique : symbiose...Si Jackson rejoint le firmament, Rey retrouve elle la liberté. Me revient ce que j'écrivais en 1994, lors de son arrestation :"Brève épopée meurtrière d'un couple révulsé des fibres, l'âme injectée de haine. Les french Bonnie and Clyde transcendent leur minable casse en fulgurante perdition. Course poursuite dans Paris, feu sur les poulets, trois blessés à la balle pour sangliers, un chauffeur de taxi tué, et les politiques qui s'émeuvent. Le rodéo a ses victimes dans les rangs de la force publique comme dans le duo des anarcho-tueurs. L'homme a flanché à l'hôpital.
Reste le petit bout de jeune fille, émouvante par ses traits, confusément attachante, orpheline, sa vie foutue... Je n'aurais pas eu, moi aussi, ma vie majoritaire devant moi, j'aurais volontiers proposé ma vieille carcasse pour la remplacer dans la geôle. Elle aurait dû crever avec son compagnon, en apothéose destructrice. La grosse machine judiciaire, puis pénitentiaire aura raison de sa pureté. Florence, elle se prénomme. Chère Florence, tu es une criminelle, certes, tu as éliminé d'innocentes personnes et désespéré des familles, mais je décèle une humanité éperdue dans tes yeux. Pauvre de toi, décalée dans cet univers."Rapprochement incongru de l'ex tueuse née d'un jour et de la star refroidie pour toujours ? Sans aucun doute une pulsion littéraire irrationnelle. M'en contrefiche. Au diable les codes limitatifs ! Rey-Jackson sonne comme un tragique appel harmonique, celui d'un XXe à l'agonie qui n'en finit pas de hoqueter ses icônes et ses actants.
Reste le petit bout de jeune fille, émouvante par ses traits, confusément attachante, orpheline, sa vie foutue... Je n'aurais pas eu, moi aussi, ma vie majoritaire devant moi, j'aurais volontiers proposé ma vieille carcasse pour la remplacer dans la geôle. Elle aurait dû crever avec son compagnon, en apothéose destructrice. La grosse machine judiciaire, puis pénitentiaire aura raison de sa pureté. Florence, elle se prénomme.