Le roman des amoureux : Colette et le guépard : l'Atelier de couture

Publié le 26 juin 2009 par Aurore @aurore

L'atelier de couture


La cousine Géraldine prenait part aux préparatifs, à elle revenait le soin de confectionner les derniers habits à la mode, de choisir les chaussures qui en seraient assorties. Pour les ballades des champs Elysées elle avait prévu toutes sortes de chapeaux pour ces belles dames. Suivant le mouvement elle aurait cependant bien voulu côtoyer la jeune Coco Chanel qui faisait des ravages avec ses doigts à coudre. C’était une ravissante jeune fille d’une vingtaine d’années, un peu rondelette qui sciait à merveille son charme. Elle était toujours prête à se lancer dans de nouvelles connaissances, de nouvelles rencontres. Très courtisée, elle excellait de brillance par un langage des plus raffinés. Elle aimait surtout flâner dans ce nouveau petit magasin de colifichets ouvert par Théophile Bader et qui présentait des accessoires de la dernière mode et quelques robes, ce qui était risqué d’un point de vu économique. Il  relevait le défi car la crise économique qui selon lui ne toucherait pas son domaine professionnel, bien qu’il eu entendu que les chinois se préparaient à prendre ce marché. Rien ne l’arrêterait car pour lui la mode est une affaire de raffinement et non pas de marché en gros. Etant l’ami de la famille « De Roiblasse » il se sentait rassuré et sur de lui. Sa boutique était installée à l’angle de la rue de la chaussée-d’Antan et du boulevard Lafayette. Souvent des midinettes su quartier s’arrêtaient pour regarder la devanture. De belles dentelles blanches ornèrent la vitrine. C’est elles que Géraldine regardait pensant qu’elles orneraient au mieux les robes dont elle prenait plaisir à dessiner.

Géraldine régnait en maitresse dans ce monde. Une certaine responsabilité se dégageait d’elle. Rien ne lui échappait.
Avec énergie elle poussa la porte de son atelier. En posant son beau chapeau vert sur le tabouret, s’exclama devant les ouvrières

« Mesdemoiselles, nous allons recevoir pour notre commande de nouvelles machines à coudre.

Tout doit être à la perfection aussi je vais changer les équipes. Vous travaillerez par groupe de deux et chacune d’entre vous aura une tâche bien particulière, mais vous serez liées de l’une à l’autre. Aussi je vous demande d’apporter toute votre vigilance dans ce nouveau travail d’équipe. Il vous faudra durant les mois qui suivent travailler un peu plus que les dix heures annoncées par Millerand et un plus rapidement. Vos salaires en seront augmentés. Je ne tolérerais aucune absence, je vous laisse choisir cependant si vous trouvez que le labeur que je vous demande est au-dessus de vos capacités vous pouvez quittez ma maison. Je vous en laisse le choix. »

Elle menait son équipe dans un équilibre et en parfaite harmonie. Souvent lors du déjeuner, elle prenait plaisir à converser avec les ouvrières.

« Laura et Lise vous serez au surfilage. Elisabeth et Prescilla, au surpiquage. Nous utiliserons la couture point simple et point à l’anglaise, le point de chausson et le point caché. »

S’adressant à Laure qui était la meilleure couturière du quartier.

« Laure deux nouvelles vont arrivés courant de la semaine prochaine. Je vous demande de bien les accueillir et de les seconder. Elles auront pour tâches de vous préparez tous les ourlets »

« Notre nouvelle collection sera agrémentée de belles dentelles blanches »

Géraldine, qui au fond d’elle-même trépidait d’impatience en attendant le jour de l’ouverture de cette grande exposition ou tant de monde, tant de pays étaient conviés, n’avait qu’une seule hâte celle de rejoindre sa cousine avec qui elle avait tant d’événements à partager.
D'un geste vif elle prit le phonographe.

"Colette, qu'elle joie de te serrer dans mes bras, figures toi que je viens d'avoir une invitation pour deux de la part du Comte Rochenstein, homme fort beau et galand je t'avoue,pour se rendre aux folies bergéres. J'aimerai être accompagné de toi. "
L'excitation était à son comble. Les deux jeunes femmes soudainement trouvérent une occupation de bavardage de la plus extrême des importances.
Colette se prit au jeu de cette soirée.
"Ma cousine, le robe verte t'irait à merveille, elle rehausse la couleur de tes yeux."
" Géraldine, tu devrais chausser ces petits escarpins que ta mère t'a offert récemment, ils donneraient plus de gaieté à ta robe ". Chacune d'elle s'afférait à décrire leur garde-robe.


A SUIVRE...

Aurore