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A l'organisation primitive

Par Menear
Le texte commence par des points de suspension (plus tard ils s'étirent dans le texte), on n'en sort pas. Plus loin les névroses circulaires et autres épanorthoses reviennent, reviennent. L'incipit est impec mais je me suis perdu derrière (au-delà je veux dire).
... Je cherche, je ne cesse de chercher, d'essayer de comprendre. J'essaie de donner ce que j'ai vécu et je ne sais pas à qui, mais ce que j'ai vécu, je ne veux pas le garder pour moi. Je ne sais qu'en faire, j'ai peur de cette désorganisation profonde. Je me méfie de ce qui m'est arrivé. Il m'est arrivé une chose que peut-être, faute de savoir comment la vivre, j'ai vécu tout en étant une autre ? Si j'arrivais à appeler tout cela désorganisation, j'aurais la sécurité nécessaire pour m'aventurer, parce que je saurais ensuite où revenir : à l'organisation primitive. Et je préfère appeler tout cela désorganisation parce que je ne veux ni reconnaître ce que j'ai vécu ni m'y reconnaître - cette reconnaissance entraînerait pour moi la perte du monde tel que je l'avais et je sais que je ne suis pas douée pour un autre.
Clarice Lispector, La passion selon G.H., trad : Claude Farny, Des femmes, P.21.

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