Depuis deux semaines, un accord d'exclusivité lié entre éditeur et libraire fait voir rouge le monde de l'édition anglaise : Penguin et WH Smith ont en effet conclu que les seuls guides de voyages qu'on trouverait dans les boutiques du second seraient ceux que le premier publie.
Chronique d'un scandale
Plusieurs maisons, dont Lonely Planet ont donné de la voix : monopole, concurrence déloyale et d'autres jolis noms sont sortis. Désormais, c'est au tour de la Society of Authors, et de son secrétaire général, Mark Le Fanu, d'intervenir.
Dans un courrier adressé au président et directeur exécutif de Penguin, John Makinson, Le Fanu pointe une pratique « regrettable et déplorable », qui non seulement réduit le choix du client, mais porte « atteinte aux intérêts des autres éditeurs et leurs auteurs ». En outre, c'est le secteur lui-même qui risque d'en prendre pour sa respectabilité et sa diversité...
Et de demander à Penguin de réfléchir un peu plus long que le bout de son chiffre d'affaires à venir...
Plusieurs éditeurs ont reçu de la part de WH Smith une consigne pour la récupération de leurs ouvrages. Pour certains, cela représente des dizaines de milliers de livres. Ce qui risque de coûter un peu d'argent. Or les deux sociétés pointées du doigt restent sourdes même aux courriers de la présidente de la British Guild of Travel Writers.
Melissa Shales, qui a écrit à Penguin et WHS n'a toujours pas reçu de réponse. Rien d'autre à faire pour le moment que de s'asseoir et d'attendre, regrette-t-elle. Toutes les boutiques situées dans les gares et aéroports de WH Smith ne proposeront que les ouvrages de Penguin : bel exemple de diversité...