Etat d'âme végètal.

Publié le 26 juin 2009 par Alexcessif
Rien à voir avec le texte d'hier. Disons un interlude.

J’ai senti, chez une amie, pointer le désarroi de la quarantaine.

J’ai cru que la belle tomberait dans mon escarcelle.

De cette vilaine pensée(puisqu’on s’en doute désormais: j’ai l’affection opportuniste) j’ai perdu l’amie et aussi un ami, puisqu’il était …..

….son mari!

Il me reste ce texte que j’ai la faiblesse d’aimer malgré la double attrition qu’il me coûtât!

Je suis un arbre!

Je suis un arbre et j’ai quatre saisons.

Bien planté dans le sol, des racines jusqu’aux antipodes je suis DANS et SUR la terre, élancée dans le ciel, je suis un arbre fille.

A la fin du printemps, de mon printemps, ya un gros zarbre qui s’est planté à côté de moi.

Y m’a fait peur çui-là avec ses grosses racines!

Eh puis non, finalement.

Alors j’ai bourgeonné plusieurs fois. Un bonheur, de bonne heure et, puisqu’ on était deux ramures entrelacées, on a construit une cabane pour ne pas se lasser, bien solide avec de grosses branches pour se protéger.

C’est l’été, mon été.

Les bourgeons ont fleuris, je suis sûre qu’ils vont donner de beaux fruits. En tout cas je fais tout pour: je les nourris de ma sève, je leur donne ma fraîcheur, mon ombrage. Je les caresse de mon feuillage et j’invite quelquefois dans notre arbre, des oiseaux à picorer et partager nos jeux d’eaux et de soleil. C’est pas facile, des fois avec ces chèvres qui viennent brouter mon écorce et ces chiens qui viennent me renifler le tronc. Alors je laisse s’évader quelques feuilles de mon imaginaire, s’envoler portées par la musique, le vent et se poser parfois sur un plage pour y rester, parfois sur la mer pour y voyager, quelques fois entre les pages d’un livre pour y sécher. Qu’importe, j’en ai plein des feuilles! Autant que de rêves!

C’est l’automne, mon automne ou monotone, je ne sais pas comment on dit: je suis un arbre.

Pourtant, de plus en plus de feuilles tombent après l’orage.

J’ai peur.

Je résiste à la bourrasque encore et toujours.

Je crains que parfois l’une d’ elles rencontre un étranger, s’y pose et s’y repose, le caresse et lui plaise.

Qu’il me prenne(?!) des petits bouts de bois, des petits bouts de moi!

C’est pas ma faute, c’est le vent.

Je suis un arbre!”