Le Centre africain d'Etudes et de recherche sur le Terrorisme (CAERT) vient d’achever une rencontre de trois jours à Alger destinée à préparer un plan d'action pour la période 2010-2013, à laquelle participaient le coordinateur des Nations Unies dans la lutte contre le terrorisme, le coordinateur européen et des attachés militaires accrédités en Algérie.
Des spécialistes du Centre Africain d'Etude et de Recherche sur le Terrorisme (CAERT), se sont penché sur les méthodes utilisées lors des actions terroristes dans la région, notamment les attentats-suicides de l'an dernier à Alger et au Maroc, les attaques armées en début d'année en Mauritanie, les affrontements de 2006 en Tunisie et l'enlèvement des deux touristes autrichiens en Tunisie.
Gilles de Kerchove, coordinateur européen de la lutte antiterroriste, a renouvelé le soutien de l'Union Européenne aux efforts déployés par l'Union Africaine dans sa lutte contre le terrorisme. Il a rappelé aux participants que son organisation avait déjà contribué à hauteur d'un million d'euros à l'aide au CAERT, et qu'elle fournira une aide supplémentaire dès que cette institution aura défini sa mission et ses besoins précis. M. de Kerchove a également rappelé la stratégie européenne de lutte contre le terrorisme, une approche légale fondée sur le respect de la loi et des droits de l'Homme.
Un plan d'action contre le financement du terrorisme en Afrique vient d’être adopté. Il prévoit
L’interdiction du financement du terrorisme, en particulier par le paiement de rançons versées aux groupes terroristes qui détiennent des otages. Ces nouvelles mesures devraient renforcer l'arsenal juridique mis en place par l'Union Africaine dans ses efforts de lutte contre le terrorisme.
En avril dernier, des spécialistes de la sécurité des pays du Maghreb et du Sahel, dont le Mali et le Niger, se sont rencontré aussi à Alger pour discuter de la menace du terrorisme dans la région et travailler à l'élaboration d'une feuille de route destinée à contrer les activités de l'Organisation al-Qaida au Maghreb Islamique.
L’Union africaine l’UA dispose déjà de plusieurs instruments légaux pour lutter contre le terrorisme, notamment la Convention sur la prévention et la lutte contre le terrorisme (1999), le Protocole de 2002 additionnel à cette Convention et le Plan d’action de 2004. La Commission de l’UA qui siège à Addis-Abeba a adopté des directives pour ses 53 États membres et coordonné un effort mineur d’assistance technique visant à compenser les déficiences des États membres en moyens antiterroristes.
En 2005, sur financement danois, l’UA a engagé un consultant pour rédiger une législation antiterroriste type devant servir de modèle aux États membres pour les aider à rédiger une telle législation dans leurs propres langues afin de tenir leurs engagements dans ce domaine. En décembre 2006, un groupe d’experts financés par l’UA a rédigé un avant-projet de loi antiterroriste, devant devenir projet de loi. Ce groupe d’experts a retenu certaines options pour les lois tant générales que spécifiques et décidé qu’une nouvelle législation était nécessaire pour lutter contre le blanchiment de capitaux et les autres délits financiers. En août 2008, le Conseil de la paix et de la sécurité de l’UA a demandé à la Commission de l’UA d’accélérer l’élaboration de la Loi antiterroriste africaine.
De nombreux gouvernements africains ont renforcé leur lutte contre le terrorisme et accru leur coopération dans ce domaine. Tant l’Union africaine (UA) que les organisations régionales africaines ont continué à engager des actions pour accroître la coopération antiterroriste et le partage des renseignements. Bien que la Commission de l’UA ait la volonté politique résolue de se comporter en partenaire efficace de la lutte antiterroriste, sa dotation en personnel est restée inférieure au niveau nécessaire. Sa capacité d’action est donc restée assez faible. Aujourd’hui le terrorisme est la principale menace qui pèse sur la sécurité et la stabilité du continent africain.
Ftouh Souhail