La cinéphile que je suis a enfin vu le film de Xavier Dolan, il y a environ 1 semaine. J’ai adoré ce film! À mon avis, ce jeune génie a déjà une certaine maîtrise du langage cinématographique. Dire qu’il a écrit son scénario à 17 ans…
Je crois qu’on peut presque tous s’associer dans ce film à des difficultés qu’on a vécu dans notre enfance avec l’un ou l’autre de nos parents. Ce que j’ai aimé particulièrement c’est que la colère et la rage y est exprimée sans censure. On y vie des émotions authentiques, voire même crues.
La grande sensibilité de Xavier m’a grandement touché dans quelques scènes. Comme entre autre lorsque lui et son « chum » font de la peinture à la Pollock, déversant des coulisses de peintures multicolores sur les murs, sans voix, sur un fond de musique classique. J’ai trouvé que c’était d’une grande beauté lyrique, tournée au ralenti, se terminant par une scène où lui et son partenaire font l’amour…. Même si je ne suis pas lesbienne, j’ai trouvé que cette scène était très libératrice! (rires)
Il y a aussi une scène où sa mère va le reconduire à la gare qui va le mener au pensionnat. Arrivé dans le stationnement, Xavier refuse qu’elle vienne avec lui attendre le train, il lui dit : « Tu veux qu’on se dise des bye bye comme si rien n’étais! Tu dis que tu fais ça par ce que tu m’aimes! Ben chris tu m’aimes mal… ça me tue que tu m’envoies dans un pensionnat, loin de ma ville, de mes amis, mon école. À mes 18 ans je vais partir, pis tu seras pu ma mère, tu n’entendras pu jamais parlé de moi ok ? » Ouf! Que d’émotions me rappelant des souvenirs lorsque j’étais enfant…
Combien de fois dans notre enfance, nos parents ont pris des décisions pour nous, alors que cela ne nous correspondaient pas du tout? Pourtant eux faisaient ces choix prétextant que c’était parce qu’ils nous aiment, pensant nous protéger… Parfois leurs décisions pouvaient être très néfastes et perturbantes psychologiquement pour l’enfant que nous étions.
J’ai personnellement plus vécu ce genre d’événements ça avec mon père qu’avec ma mère… Et, ce sentiment que Xavier a de se sentir mal aimé, cette haine et cette colère cohabitant l’amour pour sa mère, je l’ai vécu maintes et maintes fois avec ma mère jusqu’à la vingtaine et avec mon père jusqu’à la mi trentaine… Ce sera d’ailleurs l’objet d’un de mes futurs articles : J’ai déjà trouvé le titre facilement : J’ai tué mon père!(rires)
©Marie-France Archibald