Phoenix :: wolfgang amadeus phoenix

Publié le 31 mars 2009 par Misterplum
Avant-première.
Après dix ans d'existence, nos français préférés, qui auraient parfaitement pu être anglais, signent leur quatrième album, Wolfgang Amadeus Phoenix. Inutile de préciser que le titre de l'album fait légèrement « pompeux ». Produit par Philippe Zdar, mieux connu en tant que moitié du duo électronique français Cassius, le nouvel album de Phoenix est dans la continuité de leurs autres créations, mêlant pop légère, rock délicat et touches électroniques.
Wolfgang Amadeus Phoenix commence fort, avec Lisztomania, titre très entraînant aux sonorités parfaitement taillées. Ce rock indé à la fraîcheur sans pareille est le premier single issu de l'album. Je vais faire une remarque incongrue, mais je ne peux pas m'en empêcher : la voix du chanteur, Thomas Mars, ressemble beaucoup à la voix de Kevin Barnes, chanteur de la formation psychédélique Of Montreal. Voilà, c'est dit. Plusieurs autres morceaux arborent l'esthétique parfaite et la précision instrumentale du premier titre. C'est le cas de Lasso, pop-rock joviale, et Rome, au chant intense. On remarque dans ce dernier titre à quel point la musique de Phoenix est spontanée, soudaine : on passe du fort au calme d'un instant à l'autre, sans transition, sans bavure. Vous serez surpris.

Il est indispensable de citer 1901, que vous avez tous déjà écouté, le titre étant téléchargeable légalement sur le site du groupe. C'est une electropop très au goût du jour : Phoenix font de bons contemporains, nous délivrant un morceau rapide aux rythmes enchaînés sans crampe. Leur musique est tellement bien mixée qu'on croirait à une arnaque. Le tout aussi enthousiaste Countdown (Sick for the Big Sun), quant à lui, est une belle hypnose, et vous aurez peut-être le sentiment d'être absorbé dans la chanson. La pop de Girlfriend, après, fait bien son boulot, et Armistice est un bon moment, très énergique.
Un petit décalage s'opère avec Fences, troisième piste d'electro glamour, sorte de disco-paillettes lunatique, qu'on écouterait avant de se coucher. C'est hype et décontractant. Ensuite, dans la famille anomalies, je voudrais Love Like a Sunset : cette electro progressive de quasi-huit minutes, au calme ambiant se métamorphosant en vagues de rage, forme un bel interlude sur Wolfgang Amadeus Phoenix. Le chant vient couronner le morceau, récitant quelques vers à la fin de cet élan d'inspiration. Le délire se prolonge avec Twenty-One One Zero, conclusion de l'album, exactement dans le même esprit. Les nappes de synthés crient de plus en plus fort, on attend que ça éclate. Mais ça s'écroule n'importe comment : la mystique se reconstruit, pour de nouveau s'effondrer, cette fois-ci sur quelques paroles poétiques, comme dans Love Like a Sunset. L'album finit sur « teaaaaars ». Mais j'ai pas envie de pleurer.
Les plus :
- Efficacité et simplicité.
- Léger et plaisant.
Les moins :
- Répétitif.
- La musique n'éclate jamais en transe new-rave. C'est dur.
Verdict : Wolfgang Amadeus Phoenix n'est pas un aussi bon virtuose que son idole Mozart, mais Phoenix signe ici une belle œuvre de pop épurée. Même s'il manque cette touche d'intensité émotionnelle dans le chant de Thomas Mars, la production est exemplaire et on se laisse aisément envoûter. Bravo.
7/10

1. Lisztomania
2. 1901
3. Fences
4. Love Like a Sunset
5. Lasso
6. Rome
7. Countdown (Sick for the Big Sun)
8. Girlfriend
9. Armistice
10. Twenty-One One Zero
Phoenix - Wolfgang Amadeus Phoenix [V2]
25 Mai 2009

Lisztomania
Fences
Lasso
Rome