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Ainsi en est-il des nombreux chevalets, de peintre, de tanneur, de menuisier… ainsi appelés parce qu’ils portent des charges comme le cheval porte son cavalier. Même la poutre dérive d’un mot latin qui désigne un petit cheval (d’où le mot pouliche), car la poutre supporte la charpente. On rencontre aussi le pied de biche, le col de cygne, la queue d’aronde (hirondelle), la rainette, la louve, le renard, la gueule de loup, le chat de couvreur, la langue de chat, la queue de morue, le crocodile, l’oiseau de maçon, la colombe et l’ours de tonnelier, etc. Même le bouvet, sorte de rabot de menuisier, doit son nom au bœuf (en latin bovis), qui trace des sillons en labourant la terre, comme le bouvet trace des rainures dans le bois.
Les hommes aussi ont reçu des noms d’animaux. Chez les Compagnons charpentiers, le lapin est l’apprenti, le renard l’ouvrier non compagnon, le chien est le compagnon (chien blanc quand il s’agit des boulangers, à cause de la farine) et le patron est appelé le singe. Mais les Compagnons emploient aussi les termes de loup, cafard, goret et pigeonneau.
Ce vocabulaire animalier témoigne d’un temps où les relations entre l’artisanat et la nature, les villes et la campagne, les objets et les animaux, n’étaient pas aussi cloisonnées qu’aujourd’hui. L’animal, le végétal, le minéral étaient étroitement associés dans le quotidien des hommes de métiers.
L’exposition présente une cinquantaine d’outils et instruments portant des noms d’animaux, des plus anciens jusqu’à la moderne « souris » de nos ordinateurs ! Ils sont répartis en quatre catégories : ceux de la ferme, des bois, des airs et des eaux. On y voit aussi des reproductions d’ouvriers travaillant avec certains de ces outils. Quelques chefs-d’œuvre de Compagnons aux thèmes animaliers sont présentés : un dauphin bondissant, œuvre d’un compagnon menuisier, un cygne en laiton, d’un compagnon chaudronnier, un cheval harnaché réalisé par un bourrelier et quatre statuettes illustrant les états du charpentier : lapin, renard, chien et singe.
Le lieu : l’exposition est présentée dans la salle capitulaire des Celliers Saint-Julien, sous des voûtes du XIIIe siècle. On y accède par la cour du musée, en descendant les marches qui joignent la rue Nationale au parvis de l’église Saint-Julien.
Durée de l’exposition : du mercredi 1er juillet au lundi 31 août, de 9 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h (sauf le 14 juillet). Entrée libre.
Musée du Compagnonnage, 8 rue Nationale, 37000 TOURS.
Tél : 02 47 21 62 20