Je n'avais pas eu encore le temps de m'occuper de la dernière idée de Nicolas Sarkozy, mais en réalité, je suis catastrophé par le principe d'un emprunt de grande ampleur alors que la France a une dette de 1200 milliards d'euros, rembourse déjà 50 milliards d'euros et emprunte 250 milliards d'euros par an. J'aurais à la rigueur pu être favorable à un grand emprunt européen solidaire, comme le préconaisaient François Bayrou et le MoDem, mais un emprunt national dans un tel contexte, par les temps qui courent, c'est de la folie furieuse. Qu'est-ce qu'ils attendent, Gilles Carrez, Charles de Courson, Didier Migaud et Alain Lambert que j'ai connus plus pugnaces et soucieux de notre endettement pour ruer dans les brancards. Il me fait rire Copé, à expliquer que les warnings sont allumés ! Ah bon ? Ah, il le croit vraiment ? Ah bon. Sur les marchés, un tel emprunt coûterait un taux de 2.5 à 4.5% par an. Pour appâter le chaland national, il va falloir rémunérer au-dessus de 4.5% par an. Je n'invente rien, la plupart des journalistes et des économistes en on fait l'observation.
Nous empruntons pour financer nos déficits. Ce n'est plus possible de fonctionner comme cela. Revoyons la fiscalité, de concert avec les Français ainsi que nos dépenses. Il n'y a vraiment pas d'autres solutions. Et, Monsieur le Président, de grâce, cessez d'annoncer des gratuités par ci et par là à tour de bras.
Les gagnants des élections de 2012 vont hériter d'une situation explosive. Nous autres Français, croyons ne pas pouvoir subir le sort de l'Argentine, dans la période 1998-2002 avec un point d'orgue en 2001 (cessation de paiement de sa dette extérieure, ce qui s'était produit en 2001 et risque de se reproduire en 2009). Mais nous y courons en sprintant. On pourrait bien un jour se retrouver avec un Carlos Menem dans les années 90 déclarant : « l'État fédéral ne devra plus s'occuper que de la justice, de l'éducation, de la santé, de la sécurité et des relations internationales. » Ça ferait très très mal...et ça va nous arriver, je le pressens. Nous ne pouvons plus augmenter notre dette. Les députés UMP doivent faire preuve de responsabilité et refuser ce plan. Le Nouveau Centre qui se réclame du programme présidentiel de François Bayrou ne peut pas voter une telle mesure sans se renier complètement. Et on ne peut pas envisager une quelconque forme d'emprunt sans avoir préalablement remis à plat toutes nos dépenses et toutes nos recettes.