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BCE : la fin de l' "euphorie" - par Sylvain Broyer, économiste Europe chez Natixis

Publié le 27 septembre 2007 par Bouchra Benyelles

 - L'Agefi : Les tracas de Northern Rock sont à l'origine du décrochage de la livre face à l'euro. La situation peut - elle empirer pour la devise britanique ?

- Gilles Moëc : La faiblesse du sterling provient certes des difficultés de certains établissements. Mais plus largement, les investisseurs prêtent plus attention aux tention immobilières depuis la crise des subprimes. Le taux d'endettement hypothécaire des ménages au Royaume-Uni est supérieur à celui des Etats-Unis ou de la zone euro, ce qui logiquement affecte la livre, même s'il ne semble pas que les pratiques qui ont conduit à la crise du subprime outre-Atlantique aient été très développées au Royaume-Uni. La baisse de la devise reflète aussi une modification des anticipations sur l'orientation de la BoE qui paraissait jusqu'à récemment moins prête que la Fed ou la BCE à altérer le cours de sa politique monétaire pour réagir aux difficultés des marchés. La décision de cette première de procéder, elle aussi, à des injections massives de liquidité a relevé les anticipations de baisse des taux. Toutefois, passé ce choc, la livre concerve des atouts fondamentaux, notamment un fort potentiel de croissance et une grande attractivité de l'économie.

- L'euro/dollar est-il condamné à battre des niveaux records ?

- La baisse des taux de la Fed, combinée à l'anticipation d'un ralentissement plus prononcé aux Etats-Unis que dans la zone euro, a poussé l'euro/dollar au-dessus de 1,40. Toutefois, la Fed reste prudente dans son communiqué sur son orientation future et une baisse de ses taux en dessous de 4,50% ne nous semble pas le scénario le plus probable. Si le marché du crédit américain répond favorablement à la stimulation monétaire déjà interbenue, une réévaluation à la hausse des perspectives américaine pourrait intervenir, alors que la zone euro serait probablement affectée pas les effets retardés du ralentissement de la demande américaine. Cela favoriserait une stabilisation de l'euro/dollar, qui reste par ailleur fondamentalement surévalué.


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