À chacun sa pensée unique et sa bien-pensance, ou ses "bobos". Bref, c'est toujours "l'autre" tandis que soi-même, on détient une pensée forcément différente et pas banale. Le blogueur Malakine, dont j'ai déjà parlé, se complait dans cette pseudo-dénonciation de "l'autre pensée unique" et enfile des perles anti-écolo et traîte même Hervé Kempf de fou furieux. Excusez du peu.
La cause de cette colère ? Un article sur les écoréfugiés, ou réfugiés climatiques.
La montée du niveau des mers ? L'érosion de certains atolls ? Les sécheresses plus fréquentes ? Les rapports de l'Onu sur la question, qui donne 200 millions voire un milliard de réfugiés climatiques ? Balayés d'un doigt négligent.
Déjà, classer le discours des écolos comme étant apolitique, c'est gonflé. Qu'on dise qu'on n'est pas d'accord, pas de problème. Mais le sortir du champ politique pour en faire une cause consensuelle (ça se saurait !) qui influencerait réellement la totalité des décisions d'aujourd'hui (ce serait trop beau), c'est trop pratique pour être honnête intellectuellement. C'est comme si je disais que Jean-Luc Mélenchon n'avait aucun discours politique et se contentait d'une petite cause : la défense du salariat.
Malakine récuse donc les thèses du réchauffement climatique. Le climat se refroidirait en fait, le soleil en serait la cause et de toute façon, l'humain n'en est pas responsable !
Et quand bien même le climat ne se réchaufferait pas, il n'y a pas que le climat qui fait l'écologie. J'ai toujours pensé qu'il était dangereux de ne focaliser la question écologique uniquement sur climat. Si l'on se concentre sur le climat, on prend le nucléaire, ses déchets, ses maladies professionnelles et son inefficacité ; on oublie alors le reste : comment faire l'impasse sur la perte de la biodiversité, au moins aussi dangereuse ? les maladies liées aux pollutions et aux modes de vie (cancers, asthme, allergies, diabètes, obésité, TMS...) ?
Pour la bonne bouche, quelques parles magnifiques, suivies de commentaires :
Ca fait bien longtemps qu’on n’a pas entendu parler de grosses inondations, de sècheresse ou de nappes phréatiques à sec. Tout nous indique que le climat va bien, conformément aux saisons, comme il en a toujours été.
Hé oui ma bonne dame, "bien longtemps" (super précis), sachant qu'il n'y a que la France dans le monde et que les sécheresses africaines, l, c'est pas la Terre !Nul ne sait non plus quand la situation de pénurie interviendra.
Si si, on a des estimations (plus pour le pic de production que la pénurie, c'est vrai). Ça dépend des sources, mais en gros : 2010 à 2020 pour le pétrole, entre hier et 2045 pour le gaz, dès maintenant pour le poisson. Y a des scientifiques qui ne font pas que glander !L’humanité n’a pas encore découvert ou mis au point, les énergies de substitution qui pourront remplacer les énergies fossiles.
Toujours ce fantasme de l'énergie de substitution ! Non, on n'en trouvera pas, du moins pas dans l'état actuel et futur à moyen terme de nos connaissances. Le pétrole est un miracle énergétique, irremplaçable. Les seules solutions résident dans la sobriété énergétique et les économies d'énergie.Pourquoi alors s’acharner à réduire le flux de consommation si le stock est limité.
Celle-là c'est la meilleure : avec l'argument du gros bon sens qui tâche que comme c'est la merde avec le CO2 d'il y a 40 ans, autant y aller à fond. Et faire l'impasse sur les problèmes de santé inhérents à l'utilisation de ces ressources : en Chine, en Île-de-France. Mais qu'est-ce que ça pèse comme arguments alors qu'on a là quelqu'un qui dénonce (autre perle)la nouvelle religion de l’homme (occidental) qui détruit la planète ?
Tout ça pour au final, dire qu'il faut en effet économiser drastiquement les matières premières, mais en se posant la question de la "psychose" du réchauffement climatique. Ben oui coco, 1 ou 2 degrés de plus, qu'est-ce que ça changerait ?! À Paris ou Londres, ça serait bien agréable de pouvoir profiter des terrasses dès février et de ne pas avoir à attendre mai / juin ! Sauf que quelques degrés de plus en moyenne change radicalement la donne climatique mondiale, avec des pics dans certaines zones, des sécheresses plus prononcées, des précipitations modifiées... Avec des déplacements de population conséquents et des guerres, dues à l'eau, au pétrole, aux terres arables, au simple espace nécessaire pour vivre, au racisme qui s'en suivrait.
On me demandera : mais pourquoi t'acharner sur un pauvre blogueur que tu croiseras peut-être à Paris Carnet ou à une République des blogs ? Ça n'a rien de personnel, c'est simplement que cette personne m'offre sur un plateau un argumentaire utilisé par des politiques, à droite comme à gauche, argumentaire qu'il s'agit de démonter. Ce pauvre Malakine n'est vraiment qu'un prétexte.