Les éditions Homard
24 pages
Résumé:
De 1832 à 1937, plus de quatre millions de personnes ont traversé l’Atlantique jusqu’au port de Québec dans le rêve de se créer une vie meilleure dans le Nouveau Monde. Durant cette période, une petite île appelée la Grosse-Île, située à 50 kilomètres en aval du port, a servi de station de quarantaine. Elle avait pour mission d’éviter que les passagers des navires ne répandent des maladies sur le continent. Ce livre retrace l’histoire de l’île qui a servi à la fois de porte d’entrée et de cimetière pour les milliers de gens qui ont accosté sur ses rives, et des ouvriers de l’île dévoués qui les ont accueillis.
Mon commentaire:
Cet album, d'abord conçu pour la jeunesse, est très intéressant pour tous. Le texte est assez concis, mais le livre peut être lu avec plaisir pour les jeunes à partir de 8 ans environ. Les adultes y trouveront leur compte dans la mise en page soignée et l'occasion de voir en images un peu de la vie des émigrants irlandais qui ont quitté leur pays en quête d'une vie meilleure de ce côté-ci de l'océan. Des guerres Napoléoniennes jusqu'au lieu de mémoire qu'est aujourd'hui Grosse-Île, l'auteur nous plonge sur les mers et nous explique les débuts de l'île. À l'époque, la traversée en bateau jusqu'ici dure en moyenne de six à dix semaines. Les irlandais quittent en masse leur pays avec l'espoir au coeur, car le mildiou attaque leurs récoltes. Grosse-Île est d'abord une station de quarantaine pour les bateaux arrivant au Canada. Le choléra sévit sur les navires et les médecins ne savent pas comment se transmet la maladie. Ils examinent rapidement les passagers et délivrent un certificat sanitaire au navire. Mais plusieurs passagers tombent malades après avoir franchit le poste de quarantaine et la propagation augmente dans les colonies.
Le livre est très intéressant puisque c'est l'occasion de voir des affiches de l'époque, des objets utilisés par les émigrants, d'en apprendre plus sur les moeurs et coutumes, sur la médecine, mais aussi sur les différents narives. On apprend entre autre que le Jeanie Johnston avait à son bord un médecin aux aguets, qui insistait sur l'hygiène et le grand air. Il fera 16 traversées et aucun de ses passagers ne sera malade. Ce qui est d'autant plus rare que de nombreux navires sont rebaptisés les "navires-cercueils"...
Un fait qui m'a également étonnée et auquel je n'avais jamais pensé, c'est que de nombreux employés travaillent dans l'île et qu'une douzaine de familles, avec leurs enfants, y vivent. Ils ont une école, entretiennent les bâtiments et élèvent des animaux. Après le passage des émigrants, l'île aura plusieurs vocations, avant de devenir un site historique en 1974. Les dernières pages du livre y sont consacrés.
Lieu de tristesse, de mort pour plusieurs, étape vers une nouvelle vie pour d'autres, Grosse-Île est un lieu chargé d'histoire que je souhaite ardemment pouvoir visiter un jour...
En complément:
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