L’intégration de Michel Mercier au gouvernement est-elle la preuve d’une normalisation du MoDem ?
Ce parti s’étend donc du centre-gauche au centre-droit. Et puisqu’il est le mouvement en France qui représente le courant Démocrate, un peu à la façon du Parti Démocrate d’Obama et du New-Labour britannique, il est logique que des personnalités, du fait de la pluralité de ses personnalités et de ses membres au sein du MoDem, prennent des responsabilités dans ce gouvernement.
Toutefois, on observera que le poste est bien moindre que prévu (ministère de l’agriculture) : M. Mercier paie et démontre ainsi sa loyauté à F. Bayrou. Sa « mise en congé » du MoDem prouve qu’il souhaite en rester membre d’un côté, et de la part du MoDem de l’autre, on a compris qu’il serait incompréhensible d’exclure un « vrai » MoDem. Cela apportera de surcroît une expérience gouvernementale à ce mouvement, et des « infractructures »…
Surtout, cette nomination et son impact « faible » au sein du MoDem démontre que ce mouvement n’est pas un parti « antisarkozyste » mais l’alternative démocrate pour les électeurs à une offre socialiste archaïque : pour établir une politique sociale-libérale, écologique et européenne, s’opposant ainsi au « néolibéralisme » et « néoconservatisme ».
Enfin, cette nomination est une aventure personnelle de M. Mercier, elle ouvre le MoDem plutôt qu’elle ne l’oblige à un soutien au gouvernement. Cela illustre ce que disait F. Bayrou : juger le gouvernement sur les actes et non s’enfermer dans un antisarkozysme stérile et lassant façon socialiste.
Ainsi, le Mouvement Démocrate peut démontrer la richesse des personnalités qui le représentent. Il répond à son électorat qui a pu être inquiet dernièrement dans le cantonnement à l’antisarkozysme que laissaient à penser les médias.
Cet électorat qui va du centre-gauche au centre-droit, reste fébrile car l’offre politique doit être affermie : l’antisarkozysme ne les intéresse pas, il correspond à la surdite PS/UMP. Il ne veut plus être enfermé à gauche ou à droite, et ainsi tout accepter d’un côté et tout refuser de l’autre. Cet électorat est trop intelligent et « revenu de tout » pour se laisser instrumentalisé dans une posture stérile.
L’électorat démocrate attend une politique économique alternative au néolibéralisme et au socialisme : politique de l’offre, de la création industrielle, de l’investissement, de la recherche, du partenariat Etat & entreprises privées. Une politique qui prépare l’avenir, crée des emplois et instaure une dynamique positive, donc lutte contre les déficits qui appauvrissent les revenus des salariés.
Une politique écologique audacieuse, pourvoyeuse de champs industrielles et de la recherche extraordinaires.
Une politique européenne réaliste : les Etats-nation européens sont dans l’incapacité d’être une réponse aux puissances américaine, chinoise, indienne, russe ou encore brésilienne. Ces Etats sont plus forts car ils n’ont qu’un centre de décision pour leur diplomatie, leur Défense, et leur politique économique. Il s’agit d’efficacité et de défense de notre modèle de civilisation.
Enfin, l’électorat démocrate exige une Démocratie exemplaire pour l’égalité des chances (éducation, santé, solidarité, etc.) : soutien aux tissus sociaux, au monde associatif, du respect des identités et des personnes, d’un Etat impartial, et ainsi respect de ses personnels.
Ces différents axes politiques sont portés par des personnalités aux compétences éminentes et reconnues : Y. Wehrling, C. Lepage, J-L Benhamias, J. Peyrelvade, R. Rochefort, M. Mercier, M. de Sarnez, J-F Kahn, R. Thomas, et tant d’autres, incarnent une politique économique la plus nécessaire et responsable, le réalisme écologique, une politique de la ville et de la sécurité modernes, le sens d’un Etat démocratique.
Cette nomination l’illustre.