Une île russe de 4 hectare, principalement recouverte de forêts, a dérivé depuis le réservoir de Narva et traversé la frontière (sans s’arrêter pour un quelconque contrôle d’identité) pour finir sa course sur la côte estonienne.
L’Estonie vient ainsi d’obtenir un gain territorial inespéré de la part de son rival de l’est, mais ce ne serait apparemment pas un cas isolé. D’après Valeri Kiviselg, chef des garde-frontières dans le nord-est de l'Estonie, les îles flottantes constituent en effet un phénomène naturel dans des réservoirs d'eau peu profonds : « cette année, à cause de précipitations importantes et des crues, certains ilots ont commencé à dériver » explique-t-il.
En septembre dernier, un incident a eu lieu dans la même région. Un touriste britannique, qui a traversé à pied le réservoir alors sec pour jeter un coup d'œil sur une église de l'autre coté, a été arrêté en territoire russe.
Il y a environ trois semaines, des radars estoniens ont identifié un objet flottant sur la rivière Narva en direction d’un barrage d’une centrale hydroélectrique russe près de la ville frontalière d’Ivangorod. Les ouvriers sont parvenus à ouvrir les vannes à temps et l’île de 6000 m² a pu poursuivre son parcours vers le Golfe de Finlande.
Les vents et les courants ont ensuite fait leur travail et ont réussi à détacher Vendredi dernier un morceau de 4 hectares de cette île qui a ensuite dérivé vers les côtes estoniennes. Le terrain a continué sa course durant le weekend, poussée par le vent. Kiviselg précise que qu’il va continuer à se déplacer.
Ni Russes, ni Estoniens ne sont capables de prédire de tels mouvements qui pourraient cause des pertes aux bâtiments construits sur les bords de la rivière Narva.