Il est évident que le Président de la République maîtrise parfaitement les données médiatiques modernes. Il sait à merveille composer l’agenda des rédactions.
Certains lui en font le reproche. Il rendrait ainsi inaudible toute autre information en provenance de l’opposition.
Les “dépassés” sont, en fait, ceux qui ambitionnent ou font semblant de souhaiter l’alternance : incapables de proposer un leader, des idées nouvelles, des solutions originales. Ils n’arrivent pas à “reprendre la main“; ils ne sont pas dans le tempo ! Leur laboratoire aux idées est en panne.
Quel courage ! L’impact en est énorme, jugez-en : il s’agissait de savoir si les parlementaires se lèveraient ou resteraient assis à l’entré du Président. Jean-Michel Baylet, a glissé un mot à l’oreille de François Bayrou avant de se lever puis de se rasseoir. François Bayrou, après un moment d’hésitation, a regardé autour de lui avant de décider de rester sur son siège. Pour la gauche, la chose était plus préparée : tous les parlementaires de gauche présents sont restés ostensiblement assis. L’UMP était bien entendu debout.
Ce n’est pas de la résistance efficace ça ? Un acte politique majeur ? Certains ont pu affirmer que se lever est une marque de simple politesse à l’égard d’un Chef de d’Etat; ils n’y sont pas du tout, restés assis était d’une très grande symbolique, un acte “fondateur” ! N’en doutons pas, c’est avec de tels symboles que l’on gagne les élections.
Après le discours du Président la parole appartenait aux parlementaires, belle occasion devant les caméras de démonter point par point les affirmations du chef de l’Etat : Refus absolu de participer à un tel débat pourtant réclamé naguère. En revanche la course aux studios télés et radios s’engageait à celle ou celui qui irait le plus vite crier au scandale et à l’ignominie. On peut tout dire du discours du Président devant le congrès : rien de nouveau, des banalités, des grands mots sans effet etc. à ceci prêt que personne n’a été capable de lui répondre et de présenter pendant plus de 50 minutes un discours structuré. Le peuple retiendra : rien en face ! Sans doute ce peuple n’est-il pas parfaitement heureux de la situation, qui le serait ? Mais il sent bien aussi que rien ne lui est réellement proposé d’autre et qu’il n’y a pas un porteur crédible alternatif.
Passons à la seconde saga de la semaine, les observateurs attendaient un remaniement “light“, simple ré-aménagement technique après les élections européennes.
Perdu !
C’est un mouvement plus large qui a été annoncé sur le perron de l’Élysée. Nous mettrons de côté la disgrâce peu élégante de Rama Yade, libérée des droits de l’homme pour tomber dans le saut de haies, elle a accepté, l’imprévisible à la mode Rachida est terminé !
Ainsi vont les semaines, rythmées par le faubourg St Honoré hier Versailles, aujourd’hui le perron, demain les Antilles … Il faut donc que l’opposition s’y fasse, Sarkozy est très fort pour manier le calendrier et le succès qu’elle fait semblant d’escompter ne lui tombera pas tout cuit dans l’escarcelle. 2012 c’est demain et pour l’heure rien n’est en place; les opposants auront beau invoquer la presse achetée, les médias à la botte, que sais-je, la réalité c’est qu’ils sont impotents, frappés de nombrilisme et en manque d’idées nouvelles. Une alternance ça se mérite. Mais … au fait … en ont-ils vraiment envie ces Barons de Régions ? Le calendrier ne serait-il pas tout différent pour eux : les régionales de 2010 et pas 2012 ?