Lancement de Mix-Art - l'Art Liberté

Par Manuel Picaud
Lundi 15 juin, le Grand Palais accueillait la première exposition autour d’un album collectif Mix’Art qui promeut la diversité culturelle et l’égalité des chances. Les invités, moins nombreux que prévu, venaient de tout horizon, des affaires comme de l'art, de la bande dessinée comme du street art, des quartiers chics comme des banlieues. Petit compte-rendu en images.

L'album, préfacé par M. Boutros Boutros Ghali et postfacé par M. Louis Schweitzer président de la HALDE, était en vente à l'entrée pour 20 € pour une édition numérotée. Une cinquantaine d'artistes s'y confrontent pour lutter contre les discriminations ethniques ou culturelles. C'est un abécédaire de la diversité. Pour chaque lettre de l’alphabet, un mot évoque un aspect de la diversité et est illustré par une planche de bande dessinée et une toile d’Art de rue. Chaque face à face est sous-titré par une citation d’une personnalité contemporaine ou un témoignage.
J'aurais aimé voir aussi les différences au niveau de l'handicap ou de l'orientation sexuelle. L'ouvrage donne une part à mon sens trop importante au graphisme. Du coup, le livre est beau mais ne valorise pas les planches ou dessins des auteurs de bande dessinés qui sont écrasés dans une maquette sur fond noir. Dommage car les auteurs ont trouvé de bonnes idées pour illustrer ce thème imposé comme le montrent quelques extraits exposés et photographiés.
Olivier Marin (Michelle et bientôt le Mystère de traction 22) et Philippe Thirault (O'Boys, le Père Goriot...)
L'exposition présentait dans des cubes longs éclairés de l'intérieur des planches ou illustrations en grand format (1,00 m x 1,50 m) de l'album. Les oeuvres étaient disposéesdans un vaste espace sous la nef du Grand Palais. Les spectateurs avaient le recul nécessaire pour les admirer.
François Boucq, Dany, Tibet, Michel Rodrigue et Olivier Grenson - quête romaine - Batem
De nombreux auteurs avaient fait le déplacement dont les participants Batem, François Boucq, Steve Cuzor et Philippe Thirault, Dany, Olivier Grenson, Frank Margerin, Michel Rodrigue, Tibet ou encore Olivier Marin. Ils étaient rejoints par Dominique Burdot, Daniel Maghen ou Caroline Cohn. Mises à part de nombreuses buvette, la soirée manquait cruellement de quoi se restaurer.
M. Cornette de Saint Cyr devant le public rassemblé comme à l'église...
Les originaux des auteurs de bande dessinée étaient au cours de la soirée vendus aux enchères. Il semblerait que le Grand Palais se soit opposé à la vente du Street Art en son sein. Je n'en ai pas compris les raisons. Cela réduit de moitié les lots proposés. Et malgré un système d'enchères à coup de 500 €, de nombreux dessins n'ont pas trouvé preneur ou à des prix très en-dessous des espérances. Parfois, à l'image de Batem, l'auteur donnait un coup de main à l'élégant commissaire-priseur M. Cornette de Saint Cyr. La vente comme l'ensemble de la soirée est au profit de deux associations caritatives de terrain, Paris tout P’tits et Arasol.
Tout au long de la soirée, les artistes ont poursuivi une très longue fresque sur le vif de 50 mètres de long de graffittis, plus élégament appelés art de la rue. Les réalisations sont excellentes et certains dessins auraient leur place dans des albums de bande dessinée. N'est-ce pas déjà un peu ce que fait Winschluss dans Pinocchio ? Grâce à mon ami Thierry Froger, j'ai pu mieux connaître les vedettes du street art qui étaient invités.
Bilan de la soirée. Un public en deça des attentes. Un ouvrage un peu décevant. Une fête manquant d'ambiance. Des pouvoirs publics absents (ou très discrets). Pour un galop d'essai, l'opération ne se solde pas par un énorme succès. Côté artistique, en revanche, les auteurs ont montré par leur diversité l'ampleur de leur talent. Et finalement c'était le but principal. L’exposition devrait voyager dans plusieurs grandes villes dans toute la France.
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Photos et composition © Manuel F. Picaud /auracan.com